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16e vendredi de la mobilisation : l’offre de Bensalah, « un non évènement »

Un coup d’épée dans l’eau. L’offre faite, jeudi soir, par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah qui a appelé au dialogue en vue d’aller à une présidentielle dans les plus brefs délais n’a eu aucun effet sur le mouvement populaire.

 

Un non évènement. C’est ce qu’ont signifié les manifestants qui sont sortis massivement, aujourd’hui à l’occasion du 16e vendredi de la mobilisation pour exiger le départ du système et de tous ses représentants. « La hiwar, li chiwar, Errahil Errahil (pas dialogue, partez) » rétorquent les protestataires à Alger et dans différentes villes du pays.

Il s’agit d’une réponse sans appel du mouvement populaire au chef de l’Etat et au pouvoir qui prônent désormais « une solution politique » à travers « un dialogue inclusif » autour de l’élection présidentielle.

« Pas de dialogue et pas d’élections avec les représentants de ce système », « Yetnahaw Gaa (Ils partiront tous) », lancent en chœur les millions de manifestants qui était au rendez-vous pour ce premier vendredi d’après le mois de ramadan.

En effet, à Alger, en dépit de la fermeture de tous les accès pour empêcher l’arrivée des renforts de manifestants des wilayas limitrophes et les interpellations des dizaines de personnes, la mobilisation était au rendez-vous.

Les rues et boulevards de la capitale étaient noirs du monde peu avant 14h00. Les manifestants reprennent : « Pas de dialogue avec les bandes, vous allez tous partir », « oui à des personnalités nationales intègres » et « Bensalah dégage ».

Ignorant carrément le chef de l’Etat et son offre, les manifestants se sont acharnés, pour un quatrième vendredi de suite, sur le chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah considéré comme le « chef de la bande qui gouverne le pays ». « Gaïd Salah dégage ! », « Y en a marre de ce pouvoir », et « deich chaan khawa, khawa, wa el Gaid Salah m3a el khawana (Le peule et l’armée sont unis et Gaïd Salah avec la bande) », scande aussi la foule des manifestants qui n’a pas cessé prendre de l’ampleur au fil des heures.

Les participants à cette énième marche se disent déterminer à aller jusqu’au bout de leur démarche pour imposer un changement démocratique. « Daoula madania, machi 3askaria (pour un Etat civil et non pas militaire) » et « non à un retour au pouvoir militaire », lancent encore les manifestants, comme pour dire qu’ils ne sont pas dupes et qu’ils n’acceptent plus aucune manœuvre.

Pourquoi continuer à perdre du temps ?

Cette réponse est sans appel. Le pouvoir devra prendre en considération s’il ne veut pas prolonger indéfiniment la crise actuelle. Elle scelle, en tout cas, le sort de l’offre faite par Abdelkader Bensalah qui risque d’être un échec supplémentaire pour les tenants du pouvoir qui continuent de tourner le dos à la demande de transition démocratique.

Pour rappel, depuis le 22 février dernier, beaucoup de temps est perdu à la recherche d’une « solution constitutionnelle » qui n’existe finalement pas. Et toutes les manœuvres du pouvoir pour contourner les revendications du mouvement populaire se sont avérées vaines.

 Après l’option du 5e mandat, celle de la prorogation du 4e mandat, l’application de l’article 102, le pouvoir a vu aussi son tentative d’aller vers une élection présidentielle le 4 juillet prochain échouer. Ces échecs cuisant devraient lui donner à réfléchir. Pourquoi continuer à perdre du temps ?

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