Le procureur de la république, Sid Ahmed Belhadi, auteur de la fameuse plaidoirie surprenante en faveur de la relaxe de 18 manifestants arrêtés dans les marches, à la fin du mois de janvier dernier, vient d’être à nouveau déjugé.
La juge près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger a décidé finalement de condamner les détenus en question à des peines allant de 3 à 6 mois de prison ferme. Ce sont les militants de l’association Rassemblement Action jeunesse (RAJ), Kamel Nemmiche et Mokrane Laouchedi qui ont écopé de la plus lourde peine : 6 mois de prison ferme et 20000 DA d’amendes.
La présidente du tribunal a également condamné 16 autres personnes à 3 mois de prison fermes et 20 000 DA d’amendes avec requalification des faits. Ils sont ainsi condamnés pour « attroupement » et non pas pour « incitation à attroupement».
Cette décision a surpris tout le monde, y compris les avocats. Pourtant, le procureur de la République, Sid Ahmed Belhadi avait plaidé pour la relaxe au profit de toutes ces personnes poursuivies. Ce dernier, rappelons-le, avait plaidé pour la libération pure et simple des accusés qui n’ont fait qu’exercer leur droit de manifester.
« Les Algériens marchent résolument vers une nouvelle Algérie où la justice sera libre et indépendante. Ils scandent des slogans dans ce sens. C’est pourquoi, je prends mes responsabilités, en tant représentant du ministère public, et je refuse toutes les instructions et les injonctions venant d’en haut. En vertu du principe de l’indépendance de la justice, je demande l’application de la loi au profit de ces personnes. Le parquet demande l’acquittement », avait-il déclaré.
C’est cette déclaration qui lui a valu une convocation de sa tutelle, qui a décidé de le muter à la wilaya d’El Oued.
Mandat de dépôt prorogé pour Abdelwahab Fersaoui
Par ailleurs, la Cour d’Alger a décidé, aujourd’hui, de proroger le mandat de dépôt du président de l’Association RAJ, Abdelwahab Fersaoui. La même Cour a rejeté, indique le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi, la demande de liberté provisoire au profit de ce détenu politique, introduite par la Défense.
Le juge, selon la même source, confirme le transfert du dossier du premier responsable de l’Association RAJ pour programmation du procès en correctionnelle au niveau du tribunal de Sidi M’hamed.