47e mardi : Même en période d’examens, les étudiants refusent de se rétracter

© INTERLIGNES. 47e mardi de mobilisation consécutif.

Fidèles au rendez-vous, les étudiants soutenus comme chaque mardi de mobilisation contre le pouvoir en place par des citoyens de tous bords, ont investi la rue pour le 47e mardi consécutif. Affichant une détermination inébranlable à aller jusqu’au bout de leur engagement, la communauté universitaire continue d’entretenir la flamme de la résistance. La révolution pacifique a désormais fort à faire avec un régime résolu à maintenir le pouvoir, mais les étudiants confirment qu’ils ont toujours leur mot à dire : « on poursuivra notre marche ». 
Les étudiants ont entamé la manifestation, comme à l’accoutumée, à partir de la place des Martyrs en entonnant l’hymne national et en scandant les slogans pour l’instauration « d’un état civil pas militaire ». La marche a débuté dans une atmosphère calme, ce qui n’enlève rien à la ferveur des manifestants. La période d’examens n’a pas dissuadé les étudiants à sortir massivement dans la rue. Pour eux, le maintien de la mobilisation est plus que jamais indispensable pour faire aboutir les revendications que le peuple ne cesse d’exprimer depuis le début du Hirak.
Drapés de l’emblème national et brandissant des pancartes et des banderoles sur lesquelles sont transcrites les principales revendications populaires portées depuis près de onze mois de Hirak, les marcheurs ont donné le ton d’emblée : »assam3ou ya nas ! Abane khalla wssaya, dawla madaniya machi 3asskariya » (écoute ô peuple ! Abane a laissé un testament, Etat civil et non militaire), « Président illégitime, nous poursuivons la marche ». Ces slogans entonnés en boucle lors de la marche de ce mardi traduisent une volonté délibérée de poursuivre le combat « pacifique » malgré le fait accompli du pouvoir, qui a organisé son élection envers et contre tous.

© INTERLIGNES. Les étudiants réclament la libération des détenus du Hirak

Les étudiants ont également exigé la libération des manifestants toujours en détention, parmi lesquels l’étudiante Nour El Houda Oggadi qui a été placée en détention depuis un mois. Parmi les jeunes marcheurs, on note la participation de l’étudiante Nour El Houda Yasmine qui a quitté la prison après 2 mois d’incarcération. Cette brave militante du Hirak n’a pas froid aux yeux et décide de poursuivre son combat contre le régime politique en place. Aujourd’hui, elle brandit une pancarte pour exiger la libération de sa camarade.
© INTERLIGNES

« C’est mon premier mardi après ma sortie de prison. Je marche aujourd’hui particulièrement pour tous les détenus du Hirak. Je marche également pour mon ami Abdelouahab Fersaoui, président de l’association RAJ. Il faut continuer pacifiquement à revendiquer l’Etat civil. Je reste persuadé que nous y arriverons », témoigne Hakim Addad militant de RAJ récemment libéré de prison également.
Par ailleurs, les manifestants ont chargé violemment la presse, particulièrement les chaînes de télévision publiques et privées qui continuent d’ignorer le Hirak, les accusant sans feinte d’être au côté du pouvoir pour essouffler le mouvement populaire. « Ya Sahafa ya chiyatine, ntouma sbabna ya lmedlouline« (Presse lèche-bottes, vous êtes la source de notre malheur bande de vauriens), ont scandé les étudiants.
Les marcheurs ont également exhorté les citoyens à faire face au régime et à poursuivre la révolution pacifique. « Toutes les personnes qui ont réussi dans leur vie ont eu, à un moment donné, un rêve » ou encore « ne laisse pas la tristesse de ton passé et la peur de ton futur gâcher le moment présent », peut-on lire sur certaines affiches.
Même si la manifestation a maintenu son caractère pacifique, les forces de l’ordre ont tout de même usé de la force pour disperser les marcheurs. Décidés à poursuivre le Hirak et à maintenir la pression, les jeunes étudiants ont vivement scandé « Rendez-vous vendredi prochain ». 

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