5e anniversaire du Hirak: des organisations, dont la FIDH, dénoncent le rétrécissement des espaces de liberté en Algérie

Plusieurs organisations, dont la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et l'organisation mondiale contre la torture (OMCT), expriment leurs inquiétudes sur le rétrécissement des espaces de liberté en Algérie et qui s'est étendu même à la France. Dans une déclaration rendue public, ce jeudi, à l'occasion du 5e anniversaire du Hirak du 19 février 2019 qui a fait chuter le régime du président, Abdelaziz Bouteflika, les signataires dénoncent la répression qui s'abat sur les défenseurs des droits de l'homme.
© DR | 5e anniversaire du Hirak

« Depuis cinq ans et le début du mouvement de protestation du Hirak, les défenseur·es des droits humains et les activistes font face à une répression de grande ampleur, les poussant parfois à l’exil. Dans ce contexte, les organisations signataires, dont la FIDH et l’OMCT dans le cadre de l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits Humains, expriment leur inquiétude et appellent à la fin de cette répression », lit-on dans cette déclaration.

Les signataires, ajoute le document, exhortent « les autorités algériennes à respecter les droits fondamentaux consacrés ». « Elles enjoignent par ailleurs les autorités françaises à mettre fin au harcèlement des militant·es présent·es sur leur territoire et à garantir la liberté d’expression », indique la même source.

Les organisations signataires rappelle, dans la foulée, que « la mobilisation populaire a repris en février 2021, après un arrêt à cause de la pandémie de la Covid-19, avant de connaître un déclin définitif, en partie dû aux efforts concertés des autorités pour réprimer le mouvement, pourtant pacifique ».

« Le harcèlement policier et l’intimidation des activistes, en particulier de celles et ceux qui osent critiquer les discours et politiques du gouvernement, sont incessants. Les forces de sécurité les surveillent et les menacent, créant un climat de terreur qui risque d’être fatal à l’activité de défense des droits humains. Dans certains cas extrêmes, des activistes sont même confronté·es à des violences physiques, voire à de la torture, compromettant leur sécurité, leurs intégrités physiques et leur capacité à poursuivre leur révolution », rappelle la même source, déplorant également « l’instrumentalisation de la justice par la police politique en Algérie constitue la clé de voûte de cette répression ».

La répression, selon les auteurs de la Déclaration, s’est même entendue en France.  «Le 16 février 2019, les manifestations de Kherrata ont constitué l’élément déclencheur direct du Hirak. Le lendemain, cette dynamique libératrice s’est étendue même sur l’autre rive de la Méditerranée. Ainsi, les militant·es et les organisations de la diaspora vivent au rythme des abus et de la répression injustes et injustifiés des rassemblements et marches qu’elles organisent en France, et plus précisément à Paris, dans le but de revendiquer une transition démocratique indépendante en Algérie », précise le document, dénonçant l’interdiction du Rassemblement des militants pro-Hirak, dimanche dernier à Paris.

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