En seulement 8 mois, vous êtes devenue l’ambassadeur le plus populaire en Algérie, comment expliquez-vous cela?
Je pense que ce sont les Etats Unis qui sont populaire ici en Algérie. Il y a une énorme population de jeunes très intéressée par la culture américaine et l’apprentissage de la langue anglaise. Donc l’ambassade des Etats a travaillé, à travers les centres culturels américains que nous appelons les coins américains, pour fournir un enseignement de la langue anglaise aux jeunes, et c’est aussi parce que nous sommes très actifs sur les réseaux sociaux pour expliquer notre culture et qui sont les américains aux algériens.
Quelle est votre évaluation des relations américano-algériennes ?
Je pense que les relations américano-algériennes sont dynamiques et fortes. Nous sommes en train de développer notre relation commerciale, qui progresse de façon exponentielle. Nous travaillons également sur l’apprentissage de l’anglais comme je l’ai mentionné, non seulement à travers les coins américains, mais aussi avec le gouvernement algérien. Nous travaillons sur un programme de trois ans avec le ministère de l’Enseignement supérieur pour réorganiser les programmes d’enseignement de la langue anglaise pour les 109 universités algériennes. Nous avons aussi un programme avec le ministère de la culture et d’autres organisations pour aider à restaurer des artefacts anciens qui font partie du patrimoine algérien. Nous touchons donc à tous les éléments de la société algérienne pour aider à mettre en valeur ce que l’Algérie a à offrir et à montrer ce que l’Algérie et les États-Unis peuvent faire ensemble.
Quels domaines des relations algéro-américaines pourraient être renforcés ?
Dans cette relation dynamique, ma priorité numéro un est d’élargir nos relations commerciales. C’est du gagnant-gagnant pour les États-Unis et pour l’Algérie également. Des emplois sont créés dans ce pays grâce à de nouveaux partenariats dans les domaines de la santé, des produits pharmaceutiques, des télécommunications, de l’agriculture… tout le champ des relations économiques continue de croître. Par exemple, en 2020, nous avions 1,2 milliard de dollars en échange commercial entre les États-Unis et l’Algérie. Cette année, et on est en octobre seulement, nous sommes déjà à 2,9 milliards de dollars. Je veux continuer à développer ce volet. Nous sommes les plus grands investisseurs directs étrangers en Algérie avec 28% de tous les investissements directs étrangers en 2020. J’aimerais doubler ce volume pendant mon mandat ici.
Récemment, des membres du Congrès américain ont appelé à des sanctions contre l’Algérie pour l’accord d’armement avec la Russie, pouvez-vous nous expliquer cela ?
Le gouvernement américain est subdivisé en trois branches distinctes mais égales , et ces branches se parlent à la fois en privé et en public. En tant qu’ambassadeur américain en Algérie, une partie de mon travail consiste à expliquer la loi américaine aux responsables algériens. Les responsables algériens, eux, prendront des décisions souveraines pour ce pays.
Des sanctions sont-elles possibles ?
Je ne peux pas répondre à une question hypothétique.
Dans ce cas là, les Etats Unis sont-ils prêts à vendre des armes à l’Algérie comme le fait la Russie ?
Le gouvernement des États-Unis entretient une relation commerciale solide et dynamique avec l’Algérie, qui comprend des ventes commerciales directes à l’armée algérienne. Nous vendons déjà des articles de défense à l’Algérie par le biais du processus de vente commerciale directe. Les États-Unis sont toujours ouverts à discuter avec l’Algérie d’autres moyens d’acheter des armes, y compris des ventes militaires étrangères.
L’ancien président Donald Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, y a-t-il un changement sur cette question avec l’administration Biden ?
L’administration Biden a clairement indiqué qu’elle souhaitait une nouvelle solution négociée par l’ONU. Nous soutenons totalement Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général et nous avons eu de nombreuses discussions avec M. De Mistura, avec le gouvernement algérien, avec le gouvernement marocain, avec le Polisario, et bien sûr, toutes les parties impliquées, encourageant des approches pragmatiques pour trouver une solution à ce problème de longue date.
Revenons au dossier de la Coopération entre les Etats Unis et l’Algérie. Les autorités algériennes cherchent à diversifier l’économie du pays, dans quelle mesure le gouvernement américain pourrait-il soutenir cette stratégie ?
Le gouvernement américain tient à soutenir cette stratégie. Nous avons diversifié notre présence dans les TIC, l’agriculture, l’aviation, la santé, les produits pharmaceutiques, toute la gamme des relations commerciales bilatérales est ouverte et, comme je l’ai mentionné plus haut, le commerce a considérablement augmenté entre nos deux pays. Vous savez que les États-Unis étaient le plus grand investisseur direct étranger en Algérie en 2020 avec 28% de tous les investissements directs étrangers dans le pays évalués à 6,2 milliards de dollars. j’aimerais voir comment on peut doubler cela pendant mon mandat ici.L’ouverture d’un vol direct entre les USA et l’Algérie peut-elle se faire
L’ouverture d’un vol direct entre les USA et l’Algérie peut-elle se faire pendant votre séjour ici ?
Alors, je travaille dur sur ça. Si nous sommes en mesure d’avoir un vol direct entre Alger et une ville des États-Unis, cela propulsera notre relation économique à un tout autre niveau. Disons que c’est New York, vous avez peut-être vu sur nos réseaux sociaux qu’il y a un agriculteur à Djelfa qui achète des poussins d’un jour dans l’État de Géorgie? En ce moment, pour les amener en Algérie, il doit passer par Doha ou Istanbul. Imaginez s’il pouvait amener ses poussins à New York et en Algérie, ils seraient ici en moins d’une journée et ce n’est donc qu’un exemple parmi tant d’autres de la façon dont notre relation commerciale pourrait être élargie et développée grâce à un vol direct.
Comment décrivez-vous la situation politique et des droits de l’homme en Algérie ?
Chaque pays travaille sur les droits politiques et humains, il n’y a pas de pays qui n’a pas de travail à faire dans ce domaine. Et donc je vois l’Algérie faire face aux droits de l’homme et à ces questions politiques comme je vois mon propre pays y faire face et y travailler.
L’administration américaine dit qu’une partie des exercices African Lion se fera dans un autre pays, le Pentagone souhaite-t-il l’organiser en Algérie ?
Je vais renvoyer cette question à Africom au commandement. Ils ont des officiers des affaires publiques qui peuvent répondre aux questions sur la planification des exercices de défense.
Merci d’avoir accepté notre invitation, avez-vous autre chose à ajouter ?
Merci beaucoup Bouzid de m’avoir invitée à votre programme. Cela fut un véritable honneur. Vous savez, j’ai passé de merveilleux moments au cours de mes huit premiers mois en tant qu’ambassadeur en Algérie. Il y a eu beaucoup de visites de hauts dirigeants, nous avons élargi notre relation économique et je suis allée au plus grand festival de musique du désert du Sahara, à Taghit. J’ai hâte de continuer à visiter ce beau pays, en particulier le Sud, et d’étendre nos relations bilatérales pendant le reste de mon mandat ic