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À Oran, les habitants profondément affectés par la mort de Houari Manar

Trois jours après la disparition tragique de Houari «Manar», les oranais sont toujours peinés. De son vrai nom Houari El Madani, le chanteur Raï a fait l’essentiel de sa carrière musicale à Oran.

 
Il avait perdu la vie à l’âge de 38 ans suite à une crise cardiaque survenue pendant une opération de liposuccion dans une clinique privée à Alger. Nous somme allés dans la ville qu’il a tant chérie, où il avait vécu: Aïn El Turk. Une station balnéaire située à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest d’Oran. C’est ici, à Buisseville, agglomération balnéaire située à l’entrée d’Aïn El Turck, qu’a vécu Houari.
Il avait commencé sa carrière dans les cabarets oranais et s’était rapidement imposé parmi les stars de son genre musical. Dans le quartier, l’émotion est vive. «Dès le matin de cette triste journée du lundi dernier, réveillés par la triste nouvelle, des amoureux de Houari Manar ont afflué vers la maison où il habitait. Le sobriquet Manar est lié au complexe touristique El Manar, basé sur la corniche oranaise», raconte Mohammed un de ses voisins qui habite à Buisseville.

Colère des islamistes

Représentant de la nouvelle scène raï, Houari habitait dans une modeste maison à Buisseville, à l’entrée d’Aïn El Turck. «La star du raï véhiculait aussi l’image d’un chanteur extrêmement généreux. Initié à la musique des Meddahates, Houari exerçait son talent sur scène en assumant sa manière de vivre. Avec des ondulations frénétiques, des déhanchements saccadés, se présentant maquillé, il interprétait avec succès des chansons d’un répertoire original. Il n’hésitait pas à déclarer sa passion amoureuse. On perçoit, en son chant, l’héritage des meddahates, les chanteuses ayant pour rôle d’animer les mariages. Les thèmes de ses chansons évoquent de façon souvent crue ses relations amoureuses et ses amours impossibles», poursuit Mohamed.
«Houari est né en 1981 à Marseille où il avait vécu et où il était installé avec sa famille. Sa musique s’inspire du traditionnel chant des «meddahates», l’ancêtre du raï. Mais il s’est forgé son propre style», explique Mohamed qui est lui aussi musicien. «Il aimait le Raï. Il était populaire ici dans le quartier avant que sa popularité ne gagne toute l’Algérie et en France», poursuit Mohamed. «Il s’est installé à Oran, à l’âge de vingt ans. Manar est devenu très populaire et a suscité une certaine controverse au cours de sa carrière. Sa manière de vivre suscite la colère des islamistes. Durant sa carrière, il avait souffert de l’inquisition à cause de sa manière de vivre une vie débridée et libre et sans tabous», affirme Mohamed.

«Hostilité»

«Il y a deux ans, il devait se produire lors d’un concert organisé par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) à l’occasion du soixante-troisième anniversaire du début de la guerre pour l’indépendance. Il avait suscité une nouvelle polémique et une vive hostilité des milieux intolérants sur les réseaux sociaux avant d’être censuré. Houari a ensuite été interdit de diffusion sur les chaînes de télévision algériennes», déplore Sid Ahmed, un autre habitant d’Aïn El Turck.

«Il était une icône»

Houari était célèbre pour les paroles osées de certains de ses tubes et pour le fait d’afficher et d’assumer sa vie libre. «C’est un artiste à la voix puissante. Il était un chanteur festif et atypique. C’était une véritable star, avec ses chansons joyeuses et dansantes», poursuit Sid Ahmed, qui regrette cette mort brutale qui a choqué ses fans, mais aussi de nombreux fans en Algérie et à l’étranger. «Dans ses chansons, il abordait les thèmes de l’amour, la femme, l’homme et le désespoir. Il était une icône», conclut Sid Ahmed.

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