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Abdelaziz Rahabi: « l’émiettement de l’opposition est très dangereux pour le pays »

Le diplomate et ancien ministre, Abdelaziz Rahabi tire à nouveau la sonnette d’alarme sur la nature des relations entre le pouvoir et l’opposition en Algérie. Intervenant lors d’une journée parlementaire sur le thème du « rôle de l’opposition dans l’édification de l’Algérie voulu », organisée mercredi dernier par le groupe parlementaire du MSP, il résume en trois points la situation de l’opposition en Algérie.
© DR |Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication

Selon lui, la culture du pouvoir en Algérie est basée, depuis l’indépendance, sur « la diabolisation de l’opposition en la qualifiant de traitre rien que parce qu’elle développe une vision contraire à la pensée unique voulue ». Cela est fait, selon lui, « au nom de la légitimité historique et d’autres légitimités venues avec le temps ». « Pis encore, on est passé à la criminalisation de l’opposition au prétexte que l’occident l’utilise pour déstabiliser le pays. Or cette idée est complètement fausse.

L’occident n’a jamais demandé au tiers monde d’être démocratique. Il veut seulement que ces pays du tiers mondes soient stables pour éviter l’arrivée de problèmes sociaux et de sécurité chez lui », explique-t-il.

Poursuivant son diagnostic de la nature du pouvoir en Algérie, Abdelaziz Rahabi souligne ses pratiques visant à diviser à émietter l’opposition ». « Cette division est très dangereuse, car il fragilise la représentation politique dans le pays et dans la société », souligne-t-il. Toujours pour mater l’opposition, le pouvoir, ajoute-t-il, « fait peur aux Algériens en mettant en avant la dangerosité de l’idée de la transition démocratique ». « Or l’opposition n’a jamais demandé la transition.

Que ce soit à travers Mazafran 1 et 2 et lors de la conférence d’Ain Benian, l’opposition a demandé un dialogue pour une transition démocratique en douce. Mais le pouvoir, à travers presse, notamment les médias publics, ont attaqué cette proposition », déplore-t-il, dénonçant au passage le discours de certains hauts responsables et de certaines élites, selon lequel « le peuple n’est pas prêt pour la démocratie ».

En dressant ce tableau, Abdelaziz Rahabi souligne les participations de l’opposition qui était toujours responsables. « L’opposition qui n’est pas responsable de la crise, mais il a une responsabilité de trouver la solution. C’est une opposition responsable. Elle fait aussi la différence entre l’Etat et le pouvoir, comme il instauré un consensus sur la politique étrangère de l’Algérie et la Défense nationale », soutient-il, précisant que l’opposition « a tenté aussi de jouer un rôle de médiateur entre le pouvoir et le peuple ».

Poursuivant, il souligne ce phénomène étrange où « le pouvoir s’intéresse plus à ce qui se dit sur les réseaux sociaux, qu’au demande interne émanant de l’opposition ».

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