« Adhésion aux Brics : L’Algérie a définitivement tourné la page ». C’est en ces termes que l’annonce a été faite, hier, par le quotidien « El Moudjahid », citant une « source gouvernementale très au fait de ce dossier », une information reprise par la suite par l’agence officielle, APS.
Ainsi, même si l’Algérie « est membre de la banque de ce groupe », comme d’ailleurs il a été rappelé dans cet article, l’adhésion au groupe en soi ne semble plus intéresser les autorités algériennes.
Une affirmation, quoique officieuse, faite un mois après l’annonce par le ministère des Finances de l’approbation de l’adhésion de l’Algérie à la Nouvelle banque de développement (New Development Bank-NDB) ou la banque des Brics.
Et si l’information a été rendue publique, c’est parce que, comme indiqué par « El Moudjahid », « l’idée que des pays membres des Brics auraient encore une fois sollicité l’Algérie pour rejoindre ce groupe » a commencé à circuler ces derniers temps.
Et c’est là que le démenti arrive : « L’Algérie a définitivement tourné la page, même si elle est membre de la banque des Brics », dit « une source gouvernementale très au fait de ce dossier ».
« Aucun argument plausible n’a été avancé pour justifier l’élimination de l’Algérie »
Le journal explique par la suite cette décision de ne plus vouloir adhérer à ce groupe. A cet effet, « en août 2023, le sommet de Johannesburg s’est conclu par l’adhésion de six nouveaux membres (l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran) » sans qu’« aucun argument plausible n’a été avancé pour justifier l’élimination de l’Algérie ».
« À la surprise générale, le dossier Algérie a été retiré à la dernière minute », ajoute la même source qui évoque « une incohérence flagrante, tant sur le fond que sur la forme ».
« Censée remettre en question un ordre mondial établi représenté par le FMI et la Banque mondiale », le groupe des Brics « devrait agir avec une approche plus inclusive ». Or, indique « El Moudjahid », il adopte « une logique de sélection absurde, limitant aussi bien son impact que sa portée ».
« Comment en effet ne pas douter de ses véritables intentions quand on sait que l’Algérie est de très loin mieux lotie que plusieurs pays admis à l’organisation, lors de ce fameux sommet », se demande la même source.
Et si les Brics ont décidé d’ignorer les « prouesses » de l’économie algérienne, c’est parce que « un pays membre des Brics, obéissant à des intérêts mesquins bien loin de la rigueur économique, a mis son veto avec une insistance presque théâtrale, empêchant ainsi l’adhésion de l’Algérie ».
Un pays qui agit, ajoute-t-on encore, « non pas par conviction, mais sous les ordres d’un modeste émirat du Golfe, qui orchestre en coulisses une pression aussi sournoise que stratégique sur le reste des membres, veillant à ce que l’Algérie soit éliminée ».
Ainsi, l’« exclusion » de l’Algérie « souligne la fragilité des engagements des Brics à l’égard des économies émergentes ».
Une « incohérence » qui « révélera sans doute, à terme, les limites d’un bloc qui prétend remodeler l’ordre économique mondial, mais qui, en réalité, est lui-même prisonnier de ses propres calculs ».
L’Algérie, qui en avait fait la demande, n’a pas été admise au sein du groupe. Mais sa demande pour intégrer la Banque des Brics, la Nouvelle banque de développement (New Development Bank-NDB), a été approuvée le 31 août dernier.