Affaire Amira Bouraoui : lourdes peines requises, verdict le 7 novembre

Le procès de l'affaire dite Amira Bouraoui s'est tenu aujourd'hui, mardi 31 octobre 2023, au tribunal de Constantine. Une peine de dix ans de prison ferme a été requise contre la militante, par le parquet, qui a d'autre part requis trois ans de prison ferme à l'encontre du journaliste Mustapha Bendjama. Le verdict sera prononcé le 7 novembre prochain.
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© DR | Amira Bouraoui

Le procès de l’affaire dite Amira Bouraoui s’est tenu aujourd’hui, au tribunal de Constantine. Le parquet a requis une peine de dix ans de prison ferme et un million de dinars d’amende à l’encontre de la militante, avec maintien du mandat d’arrêt international, et trois ans de prison ferme et une amende de 300 000 dinars contre le journaliste Mustapha Bendjama.

L’affaire est en lien avec la sortie, début février dernier, du territoire national de Amira Bouraoui. Les prévenus sont poursuivis pour les chefs d’accusation de « association de malfaiteurs dans le but de d’exécuter le crime d’immigration clandestine dans le cadre d’une organisation criminelle », selon les avocats.

Le parquet a également requis trois ans de prison ferme à l’encontre de Yacine Benteyeb, un parent de Amira Bouraoui, Khadidja Bouraoui, la mère de la militante et un chauffeur de taxi du nom de Djamel Miassi.

Par ailleurs, le représentant du ministère public a requis une peine de cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars à l’encontre un officier de la police des frontières (PAF) d’Oum Tboul, Ali Takaida.

Mustapha Benjamaa Yacine Bentayeb, le chauffeur de taxi et le fonctionnaire de la PAF sont en détention provisoire depuis le 19 février 2023. Ils avaient été arrêtés dix jours auparavant (8 février 2023). Khadidja Bouraoui avait été arrêté dans un premier temps avant d’être placée sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction.

A rappeler, en dernier lieu, que Mustapha Bendjama a été condamné le 26 octobre 2023 par la Cour de Constantine, dans un deuxième dossier, constitué dans le sillage de cette affaire, à huit mois de prison ferme et une année avec sursis pour les chefs d’accusation de « financement étranger » et « publication d’informations classées secrètes ». Le chercheur Raouf Farah, concerné aussi par ce dossier, avait écopé de la même peine. Ce dernier a donc quitté la prison le jour même. Mountaha Habes, une cadre de la société Astrefrade, filiale de Asmidal, a écopé de six mois de prison ferme.

En première instance, Farah et Bendjama avaient été condamnés, le 29 août 2023, à deux années de prison ferme.

A noter que le journaliste Mustapha Bendjama a entamé une grève de la faim le 3 octobre dernier, une décision prise « après avoir épuisé toutes les voies et moyens de protestation contre l’injustice, des abus, de la violation des droits et de l’atteinte à la dignité auxquels il a été exposé depuis environ huit mois », ont affirmé ses proches.

 

 

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