L’Algérie a réagi, ce samedi 11 janvier 2025, à l’affaire de l’expulsion de l’influenceur algérien, « Doualemn », de France vers l’Algérie, jeudi 9 janvier en expliquant les raisons ayant motivé le refus de le laisser débarquer.
A cet effet, le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, a rappelé que le ressortissant en question « vit en France depuis 15 ans », « dispose d’un permis de séjour depuis 15 ans » et qu’ « il est père de deux enfants nés de son union avec une ressortissante française ». Par ailleurs, « il est socialement intégré dans la mesure où il exerce un emploi stable depuis 15 ans ».
Le ministère estime que « l’ensemble de ces données lui confère indubitablement des droits que son expulsion précipitée et contestable l’a empêché de faire valoir tant devant les juridictions françaises qu’européennes ».
« En conséquence, ce ressortissant n’a pu bénéficier d’un procès judiciaire en bonne et due forme, qui constitue un rempart contre l’abus de pouvoir, dans la mesure où son ordre d’expulsion, s’il avait été mené à son terme, l’aurait privé de défendre ses droits lors du procès prévu le 24 février de l’année en cours », a ajouté la même source.
« La partie française a violé les dispositions de la Convention consulaire algéro-française du 25 mai 1974 »
La diplomatie algérienne a également précisé qu’il y a « violation des dispositions pertinentes de la Convention consulaire algéro-française du 25 mai 1974 », puisque « la partie française n’a cru devoir informer la partie algérienne ni de l’arrestation, ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause ».
De plus, ajoute-t-on encore, « elle n’a pas donné suite à la demande de la partie algérienne d’exercer sa protection consulaire au profit du ressortissant concerné à travers le droit de visite ».
Ainsi, « au vu de tous ces dépassements et de toutes ces violations des droits acquis par le ressortissant algérien sur le territoire français, la décision algérienne dans cette affaire est animée par le souci de lui permettre de répondre aux accusations qui sont portées contre lui, de faire valoir ses droits et de se défendre dans le cadre d’un processus judiciaire juste et équitable sur le territoire français », affirme le ministère.
« L’Algérie n’est pas engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation »
Réagissant à la campagne médiatico-politique menée en France à la suite de ce refus, le département des Affaires étrangères, a indiqué que l’expulsion « arbitraire et abusive » de ce ressortissant algérien de France vers l’Algérie « a fourni à l’extrême-droite française l’occasion, de donner libre cours à ses règlements de compte historiques avec l’Algérie souveraine et indépendante ».
« L’extrême-droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts patentés au sein du gouvernement français mènent actuellement une campagne de désinformation, voire de mystification, contre l’Algérie. Ce faisant, ils croient y avoir trouvé un exutoire à leurs rancœurs et à leurs frustrations », lit-on dans le communiqué du ministère.
La diplomatie algérienne affirme, en dernier lieu, que « contrairement à ce que prétendent l’extrême-droite française, ses porte-voix et ses relais, l’Algérie n’est, d’aucune façon, engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation ».
C’est bel et bien l’extrême-droite et ses représentants qui veulent imposer à la relation algéro-française leurs vues faites de velléités d’intimidation, de menace et d’un bras de fer dont ils parlent sans retenue et sans nuance », ajoute, dans ce sens, la même source.