En effet, El Kadi Ihsane n’a pas été ramené à la barre. Ce que les avocats appellent l’extraction du détenu pour assister à son procès étant l’un des points d’achoppement qui ont fait que le procès sera tenu sous quinzaine. » Même si j’ai décidé de boycotter le procès, il n’en demeure pas moins que je refuse aussi mon jugement par visioconférence », a répondu le journaliste à la juge qui lui demandait de formuler ses demandes à la justice.
Dans la salle, aucun avocat du collectif ne s’est présenté en tant que tel. « Nous avons pris la décision de boycotter ce procès donc on ne peut se présenter devant la juge« , ont dit les avocats. Pour eux, comme pour l’accusé, il s’agit d’abord de dénoncer « un arbitraire » qui frappe un journaliste dans l’exercice de ses fonctions. A souligner que dans la salle d’audience, des membres de la famille du journalistes, des amis à lui et d’autres journalistes ont tenu à assister au procès.
Pour rappel, le collectif de défense avait, dans un communiqué rendu public, jeudi 9 mars 2023, justifié la décision du boycott du procès programmé pour ce dimanche, en raison de « multiples violations de la loi qui ont émaillé cette affaire, depuis l’arrestation du journaliste, sa mise en garde à vue et son placement en détention provisoire en passant par la mise sous scellée des locaux d’interface Média, sans aucune décision de justice conformément à la constitution et au code de l’information », précise le document.
« Devant ces graves infractions à la loi et en l’absence des conditions et des garanties du droit à un procès équitable comme le stipule l’article 41 de la constitution et l’article 14 de la convention internationale des droits civils et politiques, ratifié par l’Algérie qu’elle est tenue d’appliquer conformément à l’article 171 de la constitution, ainsi que le premier article du code de procédures pénales », ajoute le même communiqué.
Pour rappel, le journaliste Kadi Ihsane qui a été arrêté dans la nuit du 23 au 24 décembre 2022 et placé en détention provisoire depuis le 29 décembre 2022 après quelques jours de garde à vue dans les locaux de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) à Alger.
Il est poursuivi pour quatre chefs d’inculpations à savoir « réception de fonds depuis l’étranger afin faire de la propagande politique », » réception de fonds depuis l »étranger pour commettre des actes contre la sécurité de l’État et l’unité nationale », « publication de tracts de nature portant atteinte à l’intérêt national » et « collecte de fonds sans autorisation ».