Le ministère espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, avait annoncé, le 8 février dernier, que José Manuel Albares devait se rendre lundi 12 février 2024, en Algérie, pour une visite éclair.

Un déplacement qui devait « normaliser » totalement les relations diplomatiques et les échanges commerciaux entre les deux pays.

Or, dimanche 11 février, en début de soirée, soit quelques heures seulement avant le déplacement, des médias espagnols, dont « El Confidencial » et « El Pais » ont annoncé que cette visite a été reportée « à la dernière minute », et ce, pour un problème d’« agenda » côté algérien.

« El Confidencial » indique que Albares a décidé de renoncer à son déplacement après avoir appris que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « n’allait pas le recevoir ».

Il faut rappeler que l’Algérie avait rappelé son ambassadeur en Espagne, le 19 mars 2022, à la suite du « brusque revirement », comme indiqué par le ministère des Affaires étrangères, de la position espagnole concernant le dossier du Sahara occidental.

En effet, la veille, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, avait adressé une lettre au roi du Maroc dans laquelle il exprimait, pour la première fois, le soutien de l’Espagne au « plan d’autonomie marocain ».

Moins de trois mois plus tard, le 8 juin 2022 plus précisément, l’Algérie a procédé à la suspension « immédiate » du « Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération » signé le 8 octobre 2002 avec l’Espagne.

Le lendemain, le 9 juin 2022, les domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services, de et vers l’Espagne ont été gelées. Seules les livraisons de gaz sont maintenues.

Ce n’est qu’au mois de novembre 2023, c’est-à-dire près de vingt mois plus tard, que l’Algérie nomme un nouvel ambassadeur en Espagne. 

Selon des informations, des rencontres entre responsables algériens et espagnols ont eu lieu, à New York, en marge de la tenue de la 78ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU qui s’est tenue en septembre 2023.

D’ailleurs, lors de son intervention sur place, le chef du gouvernement espagnol, Pédro Sanchez, n’a pas évoqué le « plan d’autonomie marocain », se contentant de parler d’une solution dans le cadre des résolutions onusiennes.

Dans le même ordre, depuis le début de l’année, les importations de certains produits, depuis l’Espagne, comme les viandes fraîches ou les intrants avicoles, ont été autorisées.

Ainsi, jusque-là, les choses évoluaient donc, même lentement, vers un « retour à la normale » des échanges commerciaux.