« Le gouvernement espagnol a donné son agrément à la nomination de M. Abdelfetah Daghmoum, en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire auprès du Royaume d’Espagne », a indiqué jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, confirmant ainsi l’information rapportée par le média espagnol « El Confidencial » le 2 novembre dernier.
Abdelfetah Daghmoum, ex-numéro 2 de l’ambassade d’Algérie en Espagne, remplace donc Said Moussi, rappelé « pour consultations » le 19 mars 2022 (il a été nommé à Paris par la suite), à la suite du « brusque revirement », comme indiqué par le ministère des Affaires étrangères, de la position espagnole concernant le dossier du Sahara occidental.
« Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat », avait indiqué le communiqué du ministère.
En effet, la veille, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, avait adressé une lettre au roi du Maroc dans laquelle il exprimait, pour la première fois, le soutien de l’Espagne au « plan d’autonomie marocain ».
Les relations entre les deux pays se sont détériorées davantage. Le 8 juin de la même année, l’Algérie a décidé de procéder à la suspension « immédiate » du « Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération » signé le 8 octobre 2002 avec l’Espagne, avait indiqué un communiqué de la Présidence de la République.
Et dès le lendemain, c’est-à-dire le 9 juin 2022, il a été procédé au « gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services, de et vers l’Espagne ». Seules les livraisons de gaz sont maintenues. Une situation qui a eu des répercussions notamment sur beaucoup d’entreprises espagnoles.
La situation s’est semble-t-il améliorée ces tout derniers mois. Selon plusieurs informations, des rencontres entre responsables algériens et espagnols ont eu lieu, à New York, en marge de la tenue de la 78ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU qui s’est tenue au mois de septembre dernier.
Sur place, lors de son intervention, le chef du gouvernement espagnol, Pédro Sanchez, n’a pas évoqué le « plan d’autonomie marocain », se contentant de parler d’une solution dans le cadre des résolutions onusiennes.
Le retour de l’ambassadeur d’Algérie en Espagne est certainement un prélude au rétablissement du « Traité d’amitié », ce qui vaut inéluctablement une reprise des échanges commerciaux entre les deux pays.