Bannière web 1000x250
PUBLICITÉ
Bannière web 300x250
PUBLICITÉ

Algérie-France: ce que dit la «Déclaration d’Alger», sur la mémoire

Entre l’Algérie et la France, il y a une histoire. Ce passé commun, soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, ne cesse d’influencer sur l’avancement des relations bilatérales. Ce qui est tout à fait normal, au vu des crimes commis par la France coloniale, du degré des atrocités et du lourd sacrifice qu’a enduré le peuple algérien.

À l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie, du 25 au 27 août, -un déplacement qui a beaucoup plus permis de détendre l’atmosphère entre Alger et Paris après la brouille de l’automne 2021, qu’à avancer sur des dossiers précis-, l’histoire et la mémoire ont pris leur place dans les échanges.

C’est pourquoi, à travers la «Déclaration d’Alger pour un Partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France», l’Algérie et la France ont tenu à encadrer pour les années à venir tout ce qui a trait à ce passé, de façon à le traiter avec «intelligence et courage».

Il est vrai, Emmanuel Macron n’a fait aucune annonce qui va dans le sens de la «reconnaissance» réclamée par un pan de la société et de l’élite politique en Algérie. Mais, la Déclaration signée entre Tebboune et Macron vient éclaircir davantage le traitement de cette histoire commune à l’avenir. 

L’Algérie et la France estiment «le moment venu de favoriser une lecture objective et de vérité d’un pan de leur histoire commune, tenant compte de l’ensemble de ses étapes afin d’appréhender l’avenir dans l’apaisement et le respect mutuel», est-il mentionné dans le préambule de la Déclaration publiée en intégralité par l’agence APS.

Lecture objective de l’Histoire

Le chapitre II sous le titre «Histoire et mémoire», en détaille les axes de travail. «Les deux parties entreprennent d’assurer une prise en charge intelligente et courageuse des problématiques liées à la mémoire dans l’objectif d’appréhender l’avenir commun avec sérénité et de répondre aux aspirations légitimes des jeunesses des deux pays», affirme-t-on d’emblée.

Dans cette optique, «une commission conjointe d’historiens algériens et français» sera créée et aura pour mission de «travailler sur l’ensemble de leurs archives (des deux pays, NDLR) de la période coloniale et de la guerre d’indépendance». Y aura-t-il de limites au travail de cette commission ? À en croire la Déclaration d’Alger, tous les dossiers seront abordés sans tabou et dans le respect.

«Ce travail scientifique a vocation à aborder toutes les questions, y compris celles concernant l’ouverture et la restitution des archives, des biens et des restes mortuaires des résistants algériens, ainsi que celles des essais nucléaires et des disparus, dans le respect de toutes les mémoires», est-il mentionné. Une évaluation régulière «sur une base semestrielle», sera faite sur l’ensemble de ces travaux.

Une commission conjointe d’historiens

Par ailleurs, l’Algérie et la France conviennent sur la base de cette Déclaration, de créer dans les deux pays «des lieux qui seront à la fois un espace muséal ainsi qu’un lieu de création, de dialogue et d’échange des jeunesses algérienne et française».

«Ces lieux accueilleront des chercheurs, des artistes, et des jeunes de  l’Algérie et de la France qui mèneront des projets en commun», est-il ajouté. Enfin, dans le même chapitre, le travail «sera renforcé» en ce qui concerne «l’entretien des cimetières européens et la valorisation de leur patrimoine funéraire exceptionnel».

AD-300-X-250