Bannière web 1000x250
PUBLICITÉ
Bannière web 300x250
PUBLICITÉ

Algérie-Maroc : Le dérapage verbal du consul marocain à Oran continue à alimenter les tensions entre les deux pays

© DR |
Nasser Bourita the Moroccan Minister of Foreign Affairs looks on as he speaks to the press after meeting with the United Nations special envoy for Libya on December 8, 2017, in Rabat. (Photo by FADEL SENNA / AFP)

Le ministre marocain des Affaires Etrangères, Nasser Bourita, a exprimé mardi la « consternation » de son pays face aux « allégations » du porte-parole de la Présidence Algérienne, Belaïd Mohand Oussaïd, qui affirme que le consul marocain à Oran ayant qualifié l’Algérie de « pays ennemi » appartient aux services de renseignements marocains. Pour le chef de la diplomatie marocaine, l’Algérie veut « alimenter un climat de suspicion qui va à l’encontre de toutes les règles de bon voisinage ».

Le Maroc « consterné »

« Le Maroc a, d’abord, pensé ne pas réagir à ces affirmations irresponsables auxquelles nous sommes habitués depuis des décennies », a indiqué le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita à l’agence de presse de son pays, MAP.

« Toutefois, devant la gravité extrême de tels propos , le ministre a fait part de la « consternation » du Maroc « face à ces allégations émanant d’un représentant d’une institution censée faire preuve de discernement et de retenue » ajoutant que son pays « s’interroge sur les véritables motivations derrière cette nouvelle escalade et la volonté permanente de l’Algérie d’alimenter un climat de suspicion qui va à l’encontre de toutes les règles de bon voisinage ».

De ce fait, en affirmant que « le Maroc rejette ces assertions ridicules et sans fondement », le chef de la diplomatie marocaine précise que  « le Consul Général du Royaume à Oran est un cadre du Ministère, justifiant d’une carrière longue de 28 ans, aussi bien au service central que dans plusieurs postes à l’étranger ».

Concernant le départ du diplomate marocain ayant qualifié l’Algérie de « pays ennemi », Nasser Bourita a fait savoir que « le rappel du Consul a été décidé à l’initiative exclusive du Maroc même s’il s’est toujours acquitté de ses fonctions de manière tout à fait convenable et professionnelle ». Selon lui, « à aucun moment, le Royaume n’a reçu, de la part des autorités algériennes, une quelconque demande officielle formelle de rappel de son Consul Général ».

« Dans un souci de préserver la sérénité des relations bilatérales, notamment dans le contexte régional et international difficile lié au Covid-19, j’ai pris l’initiative d’appeler mon homologue algérien, pour lui dire que quelle que soit la véracité des propos attribués au Consul, le Maroc a décidé son rappel immédiat », a-t-il affirmé à la même source.

« Conformément à la politique prônée par le Roi Mohammed VI, le Maroc a toujours opté pour l’apaisement dans ses relations avec l’Algérie. Afin d’éviter l’escalade, il se garde même de communiquer sur les provocations multiples et les attaques médiatiques commandées à l’encontre du Royaume », a conclu Nasser Bourita.

Pour rappel, le ministre conseiller à la Communication, porte-parole officiel de la Présidence de la République, Belaïd Mohand Oussaïd a confirmé mardi le départ du consul marocain soulignant que « l’attitude du Consul marocain n’était pas étonnante car c’est un officier des renseignements marocains ».

« l’Algérie est un pays ennemi »

Pour rappel, le consul marocain à Oran avait commis un grave dérapage verbal en qualifiant l’Algérie de “pays ennemi” alors qu’il s’adressait à des ressortissants marocains bloqués venant réclamer leur rapatriement.  « Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis en toute franchise », avait alors déclaré le consul du Maroc.

Cette page « est désormais tournée »

Le dérapage verbal du consul marocain à Oran continue à alimenter les tensions entre les deux pays voisins. Les déclarations du ministre marocain des Affaires Etrangères montrent visiblement que la page dans l’histoire des relations diplomatiques entre les deux pays n’est pas encore « tournée » comme l’a affirmé mardi par le porte-parole de la Présidence algérienne, Belaïd Mohand Oussaïd.

AD-300-X-250