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Amnesty International : 54 condamnations à mort prononcées en 2022 en Algérie

Amnesty International a indiqué que 54 condamnations à mort ont été prononcées en 2022 en Algérie. Un chiffre en « hausse » par rapport à une année auparavant (9). Néanmoins, l’ONG rappelle que « l’Algérie, qui n’a procédé à aucune exécution depuis 1993, est considérée comme un pays abolitionniste en pratique ».
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Amnesty International a indiqué dans son rapport annuel relatif à la peine de mort dans le monde et publié aujourd’hui, mardi 16 mai, que « les tribunaux algériens ont prononcé au moins 54 condamnations à mort durant l’année 2022 ». Un chiffre en « hausse » par rapport à 2021 avec 9 condamnations à mort, a relevé l’ONG.

« Amnesty International avait noté avec satisfaction une nette baisse du nombre de condamnations à mort en Algérie passant de 62 condamnations en 2015 à une seule en 2020. Malheureusement, en 2022, les tribunaux algériens ont prononcé le plus grand nombre de condamnations à mort de ces 7 dernières années », a indiqué, à cet effet, Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie.

A noter que la majorité de ces peines capitales concernent les personnes accusées dans l’affaire du meurtre de Djamel Bensmain, durant l’été 2021, puisque le tribunal criminel de Dar El Beida, avait prononcé 49 condamnations à mort à l’issue du procès qui s’est tenu en novembre 2022.

Néanmoins, l’ONG a tenu à rappeler que « l’Algérie, qui n’a procédé à aucune exécution depuis 1993, est considérée comme un pays abolitionniste en pratique ». Ceci, sachant que « le 15 décembre 2022, 125 États membres de l’ONU, dont l’Algérie, ont adopté la résolution 77/222, appelant à l’application d’un moratoire sur les exécutions, ce qui représente un nombre record d’États en faveur du moratoire ».

« L’Algérie a toujours parrainé et voté les résolutions des Nations-Unies appelant au moratoire en vue d’abolir totalement la peine de mort. Ce qui nous semble paradoxal avec l’augmentation du nombre de condamnations à mort constatée en 2022. L’Algérie doit plutôt suivre l’exemple des pays qui ont relégué la peine de mort dans les livres d’histoire en abolissant définitivement ce châtiment ignoble » a encore ajouté Hassina Oussedik.

Nombre d’exécutions en hausse dans le monde

Dans son rapport, Amnesty International fait savoir que « le nombre d’exécutions enregistrées en 2022 a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans ». Les principaux pays à l’origine de ce record, indique l’ONG, sont « Moyen-Orient et en Afrique du Nord ».

Il s’agit de l’Iran (576), Arabie Saoudite (196) et Égypte (24). « Au total, l’organisation a dénombré 883 personnes exécutées dans 20 pays, ce qui correspond à une hausse de 53 % par rapport à 2021 », indique Amnesty dans son rapport, qui fait noter qu’il y a eu 18 exécutions aux États-Unis, en hausse également par rapport à 2021 avec 11.

« Le secret entourant le recours à la peine de mort empêchait toujours de l’évaluer précisément dans plusieurs pays, tels que la Chine, la Corée du Nord et le Viêt-Nam – connus pour recourir massivement à la peine de mort – ce qui signifie que le total mondial est nettement plus élevé. Bien qu’on ignore le nombre précis de personnes exécutées en Chine, ce pays restait clairement en tête des pays qui exécutaient le plus, devant l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Égypte et les États-Unis », indique encore l’ONG.

Par ailleurs, « les exécutions ont repris dans cinq pays en 2022, l’Afghanistan, le Koweït, le Myanmar, l’État de Palestine et Singapour ». Néanmoins, six pays ont aboli la peine de mort durant la même année. « Le Kazakhstan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Sierra Leone et la République centrafricaine l’ont abolie pour tous les crimes, tandis que la Guinée équatoriale et la Zambie l’ont supprimée uniquement pour les crimes de droit commun », indique à cet effet Amnesty International.

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