Amnesty International appelle le gouvernement à « libérer immédiatement les journalistes incarcérés »

Amnesty International a demandé au gouvernement algérien, dans un communiqué rendu public aujourd’hui, mercredi 20 septembre 2023, de « cesser de réprimer les droits et libérer immédiatement les journalistes incarcérés ».
© DR | logo de l'ONG Amnesty International

« Le gouvernement algérien doit mettre un terme à son offensive soutenue contre la liberté d’expression et le militantisme pacifique, a déclaré Amnesty International le 20 septembre 2023, à l’occasion du lancement de sa nouvelle campagne destinée à mettre en lumière les répercussions de la répression qui s’abat sur les voix dissidentes courageuses », a indiqué Amnesty International dans un communiqué.

« Des dizaines de militant·e·s, de journalistes et de défenseur·e·s des droits humains se trouvent actuellement derrière les barreaux et leur nombre ne cesse de croître, puisque le gouvernement continue de procéder à des arrestations et d’inculper des personnes qui ne font qu’exercer leurs droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association », a ajouté la même source.

L’ONG signale que « le bilan déplorable de l’Algérie en termes de droits humains fait l’objet d’un examen international rare, dans le cadre de la visite du rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association dans le pays ».

« Aujourd’hui en Algérie, nul n’est à l’abri des griffes de la répression s’il ose exposer des critiques et s’exprimer avec courage : toute personne considérée comme une menace, depuis les étudiant·e·s jusqu’aux personnes âgées, se retrouve en butte à des mesures de harcèlement et d’intimidation ou à une arrestation arbitraire, uniquement pour avoir exercé ses droits fondamentaux, a déclaré Heba Morayef, directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« Le gouvernement doit cesser sans délai sa répression et libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées pour avoir exprimé pacifiquement leur opinion ou critiqué le pouvoir, notamment les journalistes et professionnel·le·s des médias déclarés coupables d’infractions au libellé vague et général, telles que — diffusion de fausses informations — ou — outrage à l’égard de fonctionnaires — », a-t-il ajouté.

AI estime, à cet effet, que « les autorités doivent entamer un dialogue constructif avec le rapporteur spécial pendant sa visite dans le pays, en veillant à ce qu’il puisse circuler librement et sans restriction et avoir des contacts confidentiels et non surveillés avec tous ceux qu’il souhaite rencontrer », et d’enchainer : « Elles doivent s’assurer que les personnes avec qui il s’entretient ne subiront pas de représailles ».

Il est à rappeler que le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, Clément Nyaletsossi Voule, est en visite en Algérie du 16 au 26 septembre 2023.

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