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Amnesty International : la sanction collective infligée par Israël au peuple palestiniens est un « crime de guerre »

Amnesty International tire la sonnette d’alarme au sujet de la situation humanitaire catastrophique dans laquelle se trouve la population de Gaza, soumise par Israël à une compagne massive de bombardements, dont le bilan s’élève à 1350 morts et plus de 6000 blessés. L’ONG appelle les autorités israéliennes à rétablir l’approvisionnement de Gaza en électricité et lever le blocus illégal de la bande de Gaza en place depuis 16 ans. La sanction collective infligée par Israël à la population civile gazaouie est un « crime de guerre ».
© DR | Gaza sous les bombes

Dans un communiqué, publié, vendredi 13 octobre 2023, Amnesty International estime que la fermeture de la seule centrale électrique de Gaza va exacerber la « crise humanitaire déjà catastrophique que subissent les plus de 2,2 millions de personnes piégées dans la bande de Gaza », soumise par Israël à une campagne massive de bombardements, qui a fait au moins 1 350 morts et plus de 6 000 blessés.

Ces frappes aériennes ont été lancées en représailles de l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens de Gaza, qui ont procédé à des « tirs aveugles de roquettes et envoyé des combattants dans le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes et en blessant plus de 2 700 autres », souligne l’ONG. Les groupes armés ont aussi pris des otages, dont de nombreux civil·e·s.

Pour la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, les autorités israéliennes doivent immédiatement « rétablir l’approvisionnement de Gaza en électricité, suspendre les restrictions renforcées imposées » sur l’ordre du ministre de la Défense le 9 octobre 2023.  Elle suggère de « lever leur blocus illégal de la bande de Gaza en place depuis 16 ans ».

La SG de l’ONG, considère que la sanction collective infligée à la population civile gazaouie est un « crime de guerre », « cruelle et inhumaine ». En tant que puissance occupante, Israël a l’obligation explicite, aux termes du droit international, de veiller à ce que les besoins fondamentaux de la population civile de Gaza soient satisfaits », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

La panne générale d’électricité a plongé la bande de Gaza dans l’obscurité et va « exacerber la catastrophe humanitaire déjà en cours ». Selon le communiqué, les coupures de courant vont avoir de « graves répercussions sur les services essentiels et l’accès à l’eau potable, et vont provoquer un désastre en matière de santé publique, privant les hôpitaux gazaouis, déjà très démunis, d’équipements médicaux vitaux ».

L’ONG a critiqué la déclaration d’un ministre israélien, le 12 octobre dans laquelle il indiquait que les autorités n’allaient pas « rétablir l’électricité ni permettre l’approvisionnement en eau ou en carburant tant que le Hamas n’aurait pas libéré les otages ». Cela confirme explicitement, souligne le communiqué, que ces mesures ont été prises en vue de « punir la population civile de Gaza » pour les actes commis par les groupes armés palestiniens. Amnesty International rappelle que les civil·e·s palestiniens ne sont pas responsables des « crimes du Hamas et des autres groupes armés palestiniens » et que, en vertu du droit international, Israël ne doit pas leur infliger « des souffrances pour des actes dans lesquels ils ne jouent aucun rôle et sur lesquels ils n’ont aucun contrôle ».

« Les terribles massacres de civil·e·s israéliens et autres graves exactions perpétrés par les groupes armés palestiniens ne dispensent pas Israël de se conformer à ses obligations de respecter le droit international humanitaire et de protéger la population civile. Les sanctions collectives infligées aux civil·e·s de Gaza ne rendront pas justice aux victimes des crimes de guerre commis par le Hamas et d’autres groupes armés et n’apporteront pas la sécurité à la population civile en Israël », a déclaré Agnès Callamard.

Amnesty International s’inquiète également « des attaques répétées contre le poste-frontière de Rafah ». Elle appelle Israël à faciliter « la mise en place de couloirs humanitaires pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, et à laisser passer en toute sécurité les personnes blessées et les civil·e·s qui souhaitent fuir le conflit armé ». Elle demande instamment à la communauté internationale d’œuvrer à « la conclusion d’un accord sur l’établissement de couloirs humanitaires ».

Les autorités israéliennes doivent s’abstenir de mener des « attaques illégales qui tuent ou blessent des civil·e·s et détruisent des habitations et des infrastructures de caractère civil ». D’autres part, les groupes armés palestiniens de Gaza doivent « libérer immédiatement et sans condition tous les otages civils », réclame l’organisation non gouvernementale.

Amnesty International « enquête actuellement sur les frappes aériennes menées par Israël contre Gaza, notamment celle qui a touché un immeuble d’habitation dans le quartier de Zeitoun, tuant 15 membres d’une même famille, dont sept enfants (cinq frères et sœurs et leurs deux cousins, ainsi que leurs grands-parents âgés) » ; celle qui a détruit « la tour Palestine, située dans le quartier de Rimal » ; et celle qui a frappé une rue « commerçante bondée du camp de réfugié·e·s de Jabalia, faisant au moins 69 morts, dont 15 enfants au moins ».

L’organisation appelle Israël et les groupes armés palestiniens à « prendre toutes les précautions possibles pour épargner les civil·e·s, conformément à leurs obligations aux termes du droit international humanitaire ».

Concernant l’escalade de la violence et des atteintes aux droits humains en Israël, à Gaza et ailleurs dans les territoires palestiniens occupés. Amnesty International a « publié ses premières conclusions sur les crimes de guerre commis par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens, notamment les exécutions sommaires massives, les prises d’otages et les tirs de roquettes par nature non discriminantes. Au fur et à mesure de l’apparition de nouveaux éléments de preuve à propos des exactions commises dans le sud d’Israël, Amnesty International va poursuivre ses investigations afin de déterminer toute l’étendue des crimes de droit international qui ont été commis », conclut le communiqué.

 

 

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