Tout en mettant le point sur l’impact de cette réalisation sur le plan national, le directeur chargé des études techniques auprès de l’Anesrif, Farouk Kablouti, a d’emblée, mis l’accent sur le Schéma directeur du réseau ferré en se focalisant sur les corridors permettant de fluidifier la connexion entre les zones portuaires et les zones d’activités, à même de réduire le temps de parcours et de désenclaver nombre de zones reculées et de régions de l’Algérie profonde.

Le projet, étant un véritable moteur de planification démographique, permet l’augmentation de la capacité de transport de marchandises et de voyageurs ainsi que la création de postes d’emploi directes et indirectes, a-t-il indiqué.

Sur le plan international, l’orateur estime que ce mégaprojet offrira une haute connectivité avec les pays maghrébins, arabes et africains, une intermodalité de qualité et une attractivité de la chaine des transports.

Rappelons qu’à la mise en vigueur du schéma directeur du secteur ferroviaire, le réseau ferroviaire ne comptait que 2986 km de lignes exploitées en voie normale. La mise en œuvre du programme d’investissement, notamment depuis 2011, a donc permis la livraison d’un nombre considérable de projets, pour atteindre un linéaire total de près de 4000 km de lignes. A la fin de l’exercice 2022, le réseau aura atteint 4657 km.

Selon le premier responsable de l’Anesrif, les projets en cours portent sur la réalisation de 2300 km de lignes et le portefeuille des études en cours ou encore celles à lancer prochainement, y compris dans le grand sud, totalise un linéaire de 8070 km.

« A la fin des projets, le réseau cumulera 15000 km de lignes »

A la concrétisation du programme ferroviaire national inscrit, le réseau cumulera 15000 km de lignes, indique encore le conférencier, précisant que ces projets portent, entre autres, sur une voie reliant Alger à Tamanrasset (2039 km) avec une vitesse de 220 km/h. A cette voie s’ajoute la ligne Tamanrasset-frontières algéro-nigérienne (sur 400 km) et celle reliant Ghardaia à El-Oued en passant par Ouargla, Hassi Messaoud et Touggourt sur une longueur de 506 km. Une autre ligne, s’étendant sur 1370 km, est également prévue dans le cadre du programme national d’investissement ferroviaire à destination du Sud. Il s’agit de la ligne reliant El Ménéa à la frontière algéro-malienne en passant par Timimoune, Adrar et Bordj Badji Mokhtar. Sans oublier la ligne liant Hassi Messaoud à la frontière Algéro-libyenne sur 520 km.

La présentation de l’Anesrif montre aussi que la consistance de la ligne Laghouat-Metlili (Ghardaia) sur 265 km, y compris le by-pass de Hassi R’mel, comprendra 23 ouvrages ferroviaires, 17 ouvrages routiers, 69 traversées de pipes, 13 viaducs, 8 gares dont 2 de croisement. Quant à ligne Metlili-El Ménéa (230 km), dont l’étude d’identification est achevée, elle comprendra 7 gares, dont 4 de croisement, 14 ouvrages ferroviaires et viaducs et 6 ouvrages routiers.

Pour ce qui est de la ligne El-Ménéa-In Salah (415 km), l’Anesrif indique que l’étude d’identification a été achevée et l’étude de faisabilité entamée, notamment concernant les enquêtes de terrain et les levées topographiques aériens. Le projet comprendra 13 gares, dont 9 de croisement et une de bifurcation, 7 ouvrages routiers, 3 tunnels et 13 ouvrages ferroviaires. Le temps de parcours sera de 2h06. Pour la ligne In-Salah-Tamanrasset, la même source précise que son étude de conception a été inscrite et que le contrat est en cours de conclusion avec un groupement de bureaux d’études algériens dont le chef de file SETI-RAIL (filiale de la SNTF), selon la procédure de gré à gré simple. Reste enfin la ligne Tamanrasset-In-Guezzam dont l’inscription de l’étude de conception a été demandée au titre de la loi de finance de 2024.

Toujours concernant la pénétrante Centre, qui bénéficie à une population de 7,9 millions d’habitants, le projet affiche un taux de réalisation de 65%, précise l’Anesrif qui est chargée depuis 2007 d’un ambitieux programme portant sur la réalisation de plus de 9600 km de voies ferrées, avec des installations et des techniques de construction de pointe ainsi que des gares intelligentes et modernes, de la frontière Sud de l’Algérie aux grands ports du Nord du pays.

L’objectif est d’arriver à relier les différentes régions du pays, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, grâce à un réseau ferroviaire développé de lignes mixtes de transport de voyageurs et de marchandises, ainsi que de gares modernes, pour des trains roulant à des vitesses oscillantes entre 160 et 220km/h. Il s’agit aussi de réaliser certaines lignes logistiques pour relier les ports, les zones d’activité, les zones industrielles et les sites miniers, ainsi que les pôles pétroliers au réseau ferroviaire national.