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Annoncée par Elisabeth Moore Aubin : « En 2023, l’Algérie et les USA organiseront une conférence sur la lutte antiterroriste »

Ouverture d’un vol direct entre les Etats unis d’Amérique et l’Algérie pour renforcer les relations bilatérales et promouvoir le tourisme, refonte des programmes d’enseignement d’anglais dans 109 universités algériennes, possibilité de créer un centre culturel américain à Tamanrasset et organisation d’une conférence internationale pour partager l’expérience des deux pays sur les questions liées à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, ce sont entre autres les révélations de l’Ambassadeur des États-Unis à Alger, Elizabeth Moore Aubin, lors de l’entrevue qu’elle a exclusivement accordée à INTERLIGNES à l’occasion de son passage, les 30 et 31 du mois de janvier, dans la wilaya de Tamanrasset. 
© INTERLIGNES | Elisabeth More Aubin, ambassadeur des Etats Unis d'Amérique en Algérie

INTERLIGNES : Tamanrasset, la capitale du tourisme saharien, a toujours été un passage inévitable aux diplomates des USA. En visite de travail dans cette région du Grand sud, l’Ambassadeur Elizabeth Moore Aubin semble ne pas déroger à cette tradition. Pouvez-vous nous parler davantage des visées et objectifs de ce passage officiel ?

 

Elizabeth Moore Aubin: Merci beaucoup. Merci pour cette entrevue. C’est la 6e wilaya du sud que je visite depuis mon arrivée en Algérie, le 2 février 2022. Lorsque j’ai rencontré le Président Abdelmadjid Tebboune lors de mon arrivée la première fois, il m’a parlé du développement du sud, notamment le tourisme, comme étant une priorité pour lui. Pour cette raison, je travaille pour concrétiser un vol direct entre l’Algérie et les Etats unis d’Amérique. Cela permettra ainsi aux touristes américains de venir visiter l’Algérie.

A ce propos, je tiens à saluer la décision de l’Algérie en ce qui concerne l’octroi des visas à l’arrivée. Il faut reconnaître que c’est une décision très intéressante pour promouvoir le secteur touristique. Mais il n’y a pas que ça, car les deux pays entretiennent aussi des relations économiques et culturelles, outre les programmes d’échange mis en place.

Hier, j’ai visité l’université de Tamanrasset pour rappeler au passage que nous travaillons avec les 109 universités algériennes afin de changer complètement la manière d’enseigner la langue anglaise en Algérie, et ce en collaboration avec les universités américaines et le ministère de l’enseignement supérieur.

Il faut aussi souligner l’existence d’une présence américaine à Tamanrasset à travers la société GE (Général Electric) qui produit des turbines utilisées par le Groupe Sonelgaz. C’est fabuleux d’être ici, pas seulement pour le tourisme ou pour ce que je viens de dire, mais aussi pour la bonne cuisine de la région et l’accueil chaleureux de la population de Tamanrasset.

 

En moins d’une année depuis votre arrivée en Algérie, vous vous êtes distinguées de vos prédécesseurs par le nombre de wilayas visitées dans le Sud et le Grand Sud, ces wilayas revêtent-elles un intérêt particulier pour vous?

En tout, j’ai visité 18 wilayas depuis mon arrivée en Algérie. J’ai eu l’opportunité de partir à Bechar, plus spécialement à Taghit dans le cadre de la résidence musicale « One Beat Sahara » que nous avions organisée au niveau de l’ambassade en collaboration avec le ministère de la culture.

Depuis ce moment-là, nous, mon mari et moi, sommes tombés amoureux du sud, et c’est pour cela que nous y revenons à chaque fois que l’occasion se présente, notamment dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays. En tant qu’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique, je pense qu’il est important de visiter autant de wilayas que possible et d’interagir avec autant de personnes, notamment dans le Sud qui est tout simplement fabuleux.

 

Compte tenu du programme mis en place, la visite sonne comme une sortie d’exploration, peut-on savoir les créneaux qui intéressent particulièrement l’Ambassade des USA dans cette région géostratégique ?

L’Algérie a un emplacement stratégique dans le continent africain. Pour répéter ce que j’ai déjà annoncé, un vol direct des USA vers l’Algérie va certainement renforcer cette relation économique ainsi que les échanges commerciaux entre les deux pays, Tout comme Tamanrasset qui est aussi une porte vers l’Afrique.

Il faut savoir qu’il existe plus de 100 entreprises américaines en Algérie qui activent dans un large éventail de secteurs en dehors du secteur conventionnel qui est l’énergie. Nous travaillons dans le domaine des énergies renouvelables, dans le secteur pharmaceutique et bien entendu le tourisme. Je pense  qu’il y a plus d’opportunité de travailler  avec des entreprises algérienne afin de conclure des accords gagnant-gagnant.

 

L’année scolaire 2022/2023 a été marquée par l’introduction de l’anglais dans le cycle primaire en Algérie, qu’en pensez-vous de cette démarche ?

Pour moi c’est une décision fabuleuse. Cela veut dire que les algériens vont avoir l’opportunité de parler une langue internationale, lingua franca à partir d’un âge très précoce. Et cela leur permettra d’être en mesure de participer à des conférences internationales et de faire de la recherche scientifique dont 99% sont faites dans la langue anglaise.

Le peuple algérien est polyglotte, il parle plusieurs langues, et en y rajoutant l’anglais, cela va lui permettre encore d’être plus compétitif sur le marché international. Là où je vais, les algériens, notamment les jeunes de moins de 30 ans, veulent me parler uniquement en anglais. Plus est, ils préfèrent utiliser l’accent américain.

 

La même démarche a été entreprise dans l’enseignement supérieur pour généraliser l’utilisation de la langue de l’oncle Sam dans la recherche scientifique et du coup consolider le facteur d’impact de nos chercheurs universitaires, que proposeriez-vous pour accompagner cette mutation ?  

Je pense que le fait de passer à l’anglais est une décision stratégique de la part de l’Algérie, et nous, en tant qu’ambassade, sommes là pour répondre aux besoins là où ils s’expriment, sachant que nous travaillons déjà dans ce sens avec le ministère de l’enseignement supérieur.

En plus de ce que je vous ai cité, nous travaillons sur la refonte des programmes d’enseignement d’anglais dans l’enseignement supérieur et nous avons aussi un nombre important de programmes d’échange dont « Fulbright» et « Link» qui a permis à des centaines de fonctionnaires du gouvernement algérien d’apprendre et de développer leur anglais professionnel.

Aussi, nous avons le programme « Access » qui est destiné aux jeunes du niveau secondaire pour également améliorer leur anglais. Vous savez que les programmes qui ciblent particulièrement le développement de la langue anglaise ont impacté 28000 algériens. C’est un investissement dont les USA sont ravis de réaliser avec leurs partenaires algériens.

 

Y a-t-il des programmes d’échange dédiés à la communauté universitaire ?

Certainement. Nous travaillons avec les autorités algériennes afin de fournir des programmes en fonction de leur demande. Le programme portant refonte de l’enseignement de l’anglais touchera 109 universités, dont celle de Tamanrasset. Hier lors de mon passage à l’université de Tamanrasset, j’ai eu à discuter avec le recteur et les chefs de différents départements du type du programme qui pourrait les intéresser.

 

Quels sont les critères ou les conditions demandées pour bénéficier de ces programmes d’échange ?   

Il faut savoir qu’il y’a une trentaine de programmes d’échange que l’ambassade des Etats Unis met à la disposition des algériens, et chaque programme a ses propres critères d’éligibilité, lesquels diffèrent selon la population ciblée qui peut être des étudiants, des lycéens, des chercheurs ou des enseignants universitaires.

Ces programmes sont postés sur le site web de l’ambassade et ils sont accessibles à tout le monde. Je voudrai ajouter que nous disposons de cinq centres culturels américains, dont deux sont implantés dans le sud, un à Ouargla et l’autre à Bechar. Ces centres sont ouverts au grand public et ils offrent l’accès à l’enseignement de l’anglais gratuitement.

 

La distance entre l’Ahaggar et ces wilayas du Sud rend parfois l’accès aux coins américains quasi-impossible. L’ambassade des USA compte-t-elle en créer un à Tamanrasset ?  

Comme je l’ai dit au début, je suis en visite exploratoire dans la région. Mais il y’a tout un processus pour installer un coin américain dans une wilaya qui reste aussi tributaire des approbations du gouvernement algérien. Je ne vais donc pas anticiper les choses.

 

Considérée comme leader africain dans la lutte antiterroriste et contre le crime organisé sous toutes ses formes, l’Algérie est en passe de devenir un véritable pivot de la coopération économique occident-Afrique, qu’en pensez-vous ? 

Effectivement, l’Algérie joue un rôle de leader dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Un rôle important non seulement à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur, dans son entourage et son voisinage. Ce qui donne à l’Algérie une position unique et positive. Ce pays a toute une histoire à raconter par apport à ça.

L’Algérie dispose des compétences à apporter et à enseigner à d’autres pays. Je voudrai souligner dans ce sillage que les Etat unis d’Amérique et l’Algérie vont organiser conjointement une conférence en 2023 sur la lutte antiterroriste et contre l’extrémisme violent pour partager avec les pays africains ce que ces deux pays collaborateurs ont réalisé ensemble.

 

Aujourd’hui, la sélection nationale de football, rencontrera l’équipe du Niger en demi-finale du Chan qui se déroule en Algérie, peut-on avoir votre pronostic ?

Je suis une grande fane des fennecs, One two three, viva l’Algérie.

 

Qu’en pensez-vous de la candidature de l’Algérie qui a mis le paquet pour organiser la Can 2025 ?

D’ici là on aura un vol direct entre les USA et l’Algérie et j’espère que j’aurai l’opportunité d’aller aux stades pour regarder les matchs en direct…rire.

 

Un dernier mot ?

J’ai beaucoup de choses à dire à propos de ma première année en Algérie. J’étais le numéro 2 à l’ambassade des USA à Alger entre 2011 et 2014. En partant, j’avoue que j’ai laissé une partie de moi en Algérie.

Avoir l’opportunité de revenir et de reprendre contact avec l’Algérie et les algériens, est fort bien pour moi. Sincèrement, je ne trouve pas les mots pour décrire ce que je ressens. Nous avons accompli tellement de choses pendant cette première année et nous avons travaillé énormément avec nos partenaires algériens, en ce qui concerne le partenariat du business et l’expansion dans l’utilisation de la langue anglaise.

Nous avons travaillé sur beaucoup de questions, comme la lutte antiterroriste, sachant que l’Algérie et les Etats unis sont, tous les deux, membres du Haut Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève.

L’Algérie voudra aussi avoir un siège au niveau du conseil de sécurité. Nous travaillons à l’international sur des questions multilatérales et j’attends de voir ce que l’année à venir nous apportera. Pour finir, je dirai que chaque jour passé en Algérie est pour moi un cadeau

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