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Annonces de Bouteflika : fausses concessions pour pérenniser le système

Report des élections, renoncement à un cinquième mandat et démission du premier ministre, Ahmed Ouyahia. La mobilisation populaire réclamant un changement du système et rejetant la candidature du chef de l’Etat fait bouger d’importantes lignes.

 
Après plus de quinze jours de protestation, le pouvoir réagit et fait une importante concession. Mais il veut rester le maître à bord en vue de préparer la transition et la succession. Dans un message, adressé aujourd’hui à la Nation, le chef de l’Etat, qui avait demandé il y a à peine une semaine un mandat supplémentaire d’une année, nie carrément sa volonté de briguer un 5e mandat.
«Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux. Cette nouvelle République et ce nouveau système seront entre les mains des nouvelles générations d’Algériennes et d’Algériens qui seront tout naturellement les principaux acteurs et bénéficiaires de la vie publique et du développement durable dans l’Algérie de demain », explique le président Bouteflika.

Le président Bouteflika ne démissionne pas

Parallèlement à son renoncement au 5e mandat, le président Bouteflika annonce le report des élections qui n’auront plus lieu le 18 avril prochain. Un décrit d’annulation du texte du 17 janvier 2019 portant convocation du corps électoral a été aussi signé. La haute instance de surveillance des élections est également dissoute.
En prenant ces mesures, le président promet aussi de nommer un nouveau gouvernement, après avoir reçu la « démission » du premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ainsi, il nomme Noureddine Bedoui comme nouveau premier ministre et Ramtane Lamara en tant que vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères.
A-t-il répondu à la demande populaire ? Pas vraiment. Le président Bouteflika ne démissionne pas de son poste et s’apprête même à assumer la présidence de la république jusqu’à l’organisation des élections présidentielles à une date qui sera définie par la future conférence nationale inclusive.

Nouvelle manœuvre

C’est lui donc qui supervisera, comme il l’avait annoncé lors de sa lettre rendue publique à la veille de la journée internationale de la femme, la période de transition. S’agit-il d’une nouvelle manœuvre pour absorber la colère populaire ? Le système tente-t-il de contourner sa crise et se recycler ? En tout cas, après l’effet surprise de l’annonce, plusieurs observateurs mettent en garde contre une fausse concession de la part du pouvoir.

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