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Après RAJ: dissolution en catimini de la LADDH

Les attaques visant les associations de la société se multiplient. Après la dissolution du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), une association de jeunes connue pour son travail et son activisme depuis sa création au début des années 1990, une autre ONG algérienne a été aussi ciblée.
© DR | Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme
© DR | Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme

Il s’agit de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), fondée en 1985 par des militants chevronnés, dont le défunt Ali Yahia Abdenour (Moudjahid et ancien ministre), le Moudjahid, Hocine Zahouane et  l’homme politique, Saïd Sadi. N’ayant pas été dissoute par le système du parti unique qui lui a créé, une année plus tard, une organisation concurrente, et après des années d’activités au service des droits de l’homme en Algérie, la LADDH vient de faire l’objet d’une décision arbitraires. Une dissolution en catimini et sans donner le droit à ses membres de se défendre. Inédit.

Jeudi soir, un jugement du tribunal administratif d’Alger a été diffusé sur les réseaux sociaux. Datant du 28 septembre 2022, il fait état de la dissolution de la LADDH suite à une plainte du ministère de l’intérieur, au temps de Kamel Beldjoud, muté depuis au ministère des Transports. Cette plainte a été déposée le 29 juin 2022. Le plus étonnant est que le jugement ne cite que les arguments du ministère de l’intérieur. Il se trouve finalement que les membres de la LADDH ne sont jamais mis au courant de la plainte et du jugement.

C’est qu’a noté, ce vendredi Said Salhi, vice-président de la ligue dans une déclaration sur sa page Facebook, qualifiant cette décision d’arbitraire. « Un jugement portant dissolution de la LADDH daté du 28 septembre 2022 est en train de circuler sur les réseaux sociaux alors que la LADDH n’a même pas été informée. La LADDH découvre au même titre que l’opinion publique, qu’un procès à son encontre a eu lieu au tribunal administratif d’Alger le 29 juin 2022 suite à une plainte du ministère de l’intérieur pour sa dissolution« , lit-on dans cette déclaration.

Et d’ajouter: « La ligue porte à la connaissance de l’opinion publique, qu’elle n’a été, ni saisie, ni informée, ni de la plainte, ni du procès, ni même du jugement qui ne lui a pas été notifiée« . Ce faisant, la ligue s’interroge sur les raisons ayant conduit les autorités « à cacher ce jugement et pourquoi le rendre public maintenant ».

« Cela coïncide bien évidemment avec la campagne de diabolisation qui est lancée contre la ligue et ses militants. La ligue s’étonne même du fait que le jugement est rendu public , alors que seule les parties en conflits à savoir la LADDH et le ministère de l’intérieur ont le droit de retirer le verdict, qui a rendu public le verdict. Un communiqué de la LADDH suivra. On y reviendra« , ajoute Saïd Salhi.

Pour rappel, la LADDH a été empêchée de se mettre en conformité avec la loi sur les associations de 2012, au motif que « ces membres étaient en conflit ». Mais le ministère de l’intérieur, au temps de Zerhouni, Ould Kablia et Bedoui, n’est pas allé jusqu’à sa dissolution.

 

 

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