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Armée : le vacarme de la grande muette en prévision de la présidentielle 2019 ?

A quoi rime ce « nettoyage » général ? S’agit-il seulement « d’une alternance démocratique » au poste de responsabilité au sein de l’Armée ou d’une opération de rajeunissement, comme l’avait affirmé le chef d’état-majeur, Ahmed Gaïd Salah ?

La grande muette fait du bruit, depuis quelques semaines. Changements, limogeages, accusations, interdictions de sortie du territoire…C’est du jamais vu dans l’histoire de l’armée nationale populaire (ANP). Ce remue-ménage automnal suscite de nombreuses interrogations.
A quoi rime ce « nettoyage » général ? S’agit-il seulement « d’une alternance démocratique » au poste de responsabilité au sein de l’Armée ou d’une opération de rajeunissement, comme l’avait affirmé le chef d’état-majeur, Ahmed Gaïd Salah ?
Ce justificatif, de l’avis de tous les observateurs, ne tient pas vraiment la route. Et pour cause, l’institution militaire n’a jamais été gérée selon le principe de l’alternance. C’est plutôt les critères de la compétence qui devraient être mis en avant pour permettre à l’ANP d’atteindre les hautes performances nécessaires.
L’argument du rajeunissement aussi est trop fragile, d’autant plus que certains responsables de l’armée limogés sans plus jeunes que leurs remplaçants. Il y en a même ceux qui n’ont pas atteint l’âge de 60 ans, alors que leurs remplaçants avoisinent les 70 ans.
Qu’est ce qui justifie alors ce grand ménage ? A-t-il un lien avec l’affaire El Bouchi, la cocaïne et la corruption ? Ces changements attribués au chef de l’Etat ont-il un lien avec la présidentielle de 2019 ? Certes, les premiers changements ont commencé juste après l’éclatement de l’affaire de la cocaïne saisie à Oran au début de l’été dernier.
De grosses têtes sont tombées, à l’image du général et directeur général de la DGSN, Abdelghani Hamel, du commandant de la gendarmerie, Menad Nouba. Les chefs des régions militaires et l’ensemble des sous-responsables des différents services de sécurité sont concernés par ce méga changement.
La cadence s’est accentuée en ce début d’automne, avec l’annonce de nouveaux limogeages et le retrait des passeports de cinq généraux-majeurs, pour les empêcher de quitter le territoire sur décision du tribunal militaire de Blida. Et pas des moindres.
Il s’agit des généraux Habib Chentouf, Saïd Bey, Abderrezak Chérif, ex-commandants de la 1ère, 2e et 4e régions militaires. Le général major Boudjema Boudouaour, ex-directeur des Finances et des transactions au ministère de la Défense nationale (MDN) et le général major Menad Nouba, ex-commandant de la Gendarmerie nationale sont aussi concernés par cette décision.
Cette décision s’inscrit-elle dans le cadre de l’enquête en cours sur la corruption ? Peut-être. Mais le tintamarre suscité par ces changements rappelle étrangement celui de l’automne 2013 autour du DRS et le limogeage de son patron, le général Toufik. A quelques mois de la présidentielle de 2014 et alors que le président Bouteflika, terrassé par un AVC, était convalescent, une campagne a été menée autour du « l’Etat civil ».
Avec un Amar Saadani, en chef d’orchestre, le pouvoir a fait croire à l’opinion qu’il veut en finir avec « l’ogre DRS ». C’est cette carte qui a été utilisée pour vendre le 4ème mandat. Bis repetita. A l’automne 2018, l’armée est ciblée à nouveau, mais cette fois-ci sous prétexte de lutter contre la corruption. S’agit-il d’une nouvelle carte à jouer lors de la prochaine échéance.
 
 
 

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