« Une déclaration se revendiquant des familles des détenus a été publiée le 14 mai. Outre qu’il engage des familles qui n’ont été consultées ni de près ni de loin, le message est truffé d’affirmations confuses, contradictoires et de multiples contre-vérités. En plus de leur grossièreté, les termes utilisés sont formellement constitutifs d’une diffamation caractérisée », écrit l’homme politique.
Poursuivant, Saïd Sadi affirme que « le recours aux allégations mensongères, à la violence verbale portée par la haine, voire à des menaces de mort à l’endroit de tout Kabyle exprimant une opinion lucide sont des poisons introduits dans une région qui a su construire une conscience citoyenne ayant inspiré et fait partager à des franges importantes du pays les vertus du dialogue qui ont permis de structurer le débat public autour d’arguments cohérents et vérifiables ».
« Les résultats de ces acquis se sont notamment révélés lors de l’insurrection citoyenne de février 2019 au cours de laquelle la Kabylie a vu la pédagogie de son combat honorée par une reconnaissance populaire qui a fait trembler le régime », note-t-il.
Et de poursuivre : « C’est cet inestimable capital qui est désormais attaqué pour des ambitions vénales, qui plus est instrumentalisées par diverses officines étrangères, ce qui en fait les dangers les plus immédiatement attentatoires à la sécurité de nos populations et à leurs valeurs de dignité, de solidarité et de respect ».
Selon Saïd Sadi, « cette délinquance politique doit cesser car au-delà de l’immoralité qui l’anime, elle est ouvertement récupérée par le régime pour justifier une répression impitoyable en Kabylie ». « Cette sinistre opération est un objectif cyniquement recherché afin de disposer de martyrs qui seront ensuite marchandés sur l’autel d’une insatiable cupidité. Pour ma part, j’ai toujours estimé que ce dévoiement devait être traité devant les tribunaux et c’est ce qui sera fait, cette fois encore, sitôt établie la responsabilité de l’inspirateur de cet écrit », fait-il savoir.
« Inviter à l’échange respectueux et apaisé est un devoir, notamment dans cette période de répression, de censure et de régression morale et politique. Neutraliser les agents pollueurs d’une tradition démocratique laborieusement construite et chèrement payée est tout aussi impérieux », ajoute-t-il.
Dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, le 14 mai dernier, ce « collectif » reproche, en gros, à Saïd Sadi « ne pas condamner, selon l’auteur ou les auteurs, la condamnation de l’injustice subie par les citoyens de Larbaa Nath Iraten, après l’odieux meurtre de Djamel Ben Smain ».