« Au-delà de mes rêves », de Jugurtha Abbou : des rêves…pour mieux comprendre 

« Au-delà de mes rêves » est le dernier roman de Abbou Jugurtha, paru aux éditions « Dalimen ». 
© DR | L'écrivain Jugurtha Abbou lors d'une séance de vente-dédicace

Rêver, c’est aspirer à autre chose, à mieux bien entendu. C’est vouloir changer son présent. Un présent qui, dans bien des cas, empêche de…rêver.

« Au-delà de mes rêves », dernier roman de Abbou Jugurtha, paru aux éditions « Dalimen », suit les pérégrinations de Tarek, le personnage principal.

Celui-ci, qui rêve de changer le monde, se décide à quitter son village à la recherche d’un monde meilleur.

Du village à la ville, puis à la capitale, avant de tenter l’exil, celui-ci, fait face à divers protagonistes, « sans crainte des archaïsmes auxquels fait face la société, ni la violence qui la ronge, ni même l’invective que propagent ceux dont ses rêves perturbent le confort et qui, mus par la seule volonté de sauvegarder leurs intérêts, font voir au rêveur des vertes et des pas mûres », comme signalé dans la présentation du roman.

C’est donc pour « fuir » tous ces « aléas » que Tarek « quitte son village pour atterrir dans une ville en pleine ébullition », durant l’année 2001, durant laquelle a eu lieu une « tragédie qui a emporté plus de 120 âmes ».

Mais, même « frappé de face par la réalité triste et amère », Tarek « ne désespère guère ».

Après avoir décroché le bac, celui-ci « poursuit ses études dans la capitale », une ville « en proie aux bouchons infinis, aux transporteurs véreux, aux opportunistes de tout genre ».

Or, « du village qu’il a quitté, les échos qui parviennent à Tarek ne sont nullement enchanteurs », puisque « des crimes sont commis de manière continue ».

Et « bizarrement, sur chaque cadavre est retrouvée une citation d’un grand écrivain ».

Des facettes de la société algérienne

Les différentes étapes de la vie de Tarek racontent donc des moments cruciaux vécus par beaucoup d’algériens, notamment la génération qui est arrivée à l’adolescence durant la décennie noire.

Au-delà du développement en soi de l’histoire, Jugurtha Abbou invite ses lecteurs « à voyager avec ses personnages, tout en les maintenant branchés sur le thème central : le rêve ».

Évoquer le rêve, ou les rêves de Tarek, sans omettre de se pencher sur d’autres thématiques liées, puisque c’est ces dernières qui traitent des « aléas » qui ont, entre autres, poussé Tarek à partir.

Il est question donc de « la misogynie, l’émigration clandestine, le racisme, l’intégrisme… autant dire une mise à nu de la société ».

Et c’est à travers toutes ces facettes de la société algérienne que le lecteur suivra le déroulement de cette histoire.

Spécialiste en psychologie sociale, Abbou Jugurtha a déjà à son actif quatre livres dont le roman « Les maux conjugués », finaliste du prix littéraire de l’Université de Constantine, et « La pensée d’Ait Ahmed », un essai paru fin 2022.

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