Avion en provenance d’Egypte transportant de l’argent saisi en Zambie : un journaliste libéré après 2 jours de détention

Karim Assaad, un journaliste égyptien a été libéré dans la soirée du dimanche 20 août 2023, près de 48 heures après son arrestation pour des articles publiés sur son site de fact-checking, « Matsada2sh », accusant des « officiels » d'être impliqués dans le scandale relatif à l’avion en provenance d’Egypte saisi, le 16 août 2023, en Zambie et qui transportait, entre autres, 5.7 millions de dollars. 
© DR| Le jet privé en provenance d'Egypte saisi en Zambie

« Karim Assaad est sorti et il est en route vers son domicile », a écrit sur Facebook Khaled Elbalshy, président du syndicat. Son site internet « Matsada2sh », a confirmé sa libération.

Assaad a été « arrêté samedi à 01H00 du matin à son domicile par des membres de forces de sécurité en civil », selon la plateforme Matsada2sh.

« Ils ont frappé son épouse, menacé son enfant en bas âge, perquisitionné son domicile et l’ont enlevé, le conduisant vers une destination inconnue », précise la plateforme fondée en 2018 à Londres. « Les seules questions posées par les assaillants concernaient notre couverture de l’affaire de l’avion Egypte-Zambie », affirme encore Matsada2sh.

Les autorités zambiennes avaient annoncé la saisie cette semaine d’un avion à l’aéroport international de Lusaka ainsi que l’arrestation de dix personnes, dont neuf étrangers. L’avion transportait, selon elles, près de 5.7 millions de dollars, cinq revolvers, 126 balles et près de 130 kg de lingots présentés un temps comme de l’or.

Des documents d’avocats à Lusaka, consultés par l’AFP, font état d’au moins cinq Egyptiens en détention. Des journalistes indépendants égyptiens affirment que certains seraient officiers de l’armée et de la police.

La presse d’Etat affirme qu’il s’agit d’un avion privé et non de l’Etat égyptien et qu’il est passé en « transit au Caire ».

« Jusque-là, la seule réaction du gouvernement a été d’arrêter Karim Assaad de Matsda2sh, une des seules sources d’information sur le sujet », a réagi tard samedi sur X (ex-Twitter) la militante Lobna Darwish de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).

Selon Matsada2sh, son équipe et ses comptes sur les réseaux sociaux « font l’objet d’attaques coordonnées » : deux articles ont été « supprimés sur (sa) page Facebook » à cause de son enquête révélant, selon elle, « l’implication de plusieurs officiels égyptiens ».  « Nous tenons les autorités égyptiennes responsables de la sécurité de nos équipes », ajoute-t-elle.

Avec AFP

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