Après la déclaration du ministre de l’agriculture et du développement rural, Abdelhafid Henni, sur la chaine Ennahar TV, à propos d’un prix de la viande rouge inférieur à 1.200 dinars le kilogramme, durant le mois sacré de Ramadhan, c’est l’un des cadres du même département qui vient apporter des « précisions ».

Dans deux déclarations distinctes accordées à la radio chaine 1 et à l’agence de presse officielle, M. Messaoud Bendridi, directeur général de la production agricole au ministère de l’agriculture, a annoncé que « plus de 400 points de vente répartis à travers les différentes régions du pays seront consacrés durant le mois de Ramadhan à la vente directe des différents produits de large consommation à des prix raisonnables ».

Le même responsable a, par ailleurs, souligné que son département « œuvre actuellement, en coordination avec les secteurs du Commerce et de la Promotion des exportations, de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire et l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à faire face à la hausse de la demande sur les produits de large consommation durant le mois sacré à travers l’ouverture de points de vente directe de proximité pour permettre au citoyen de s’approvisionner à prix étudiés ».

Ouverture de 114 boucheries « errahma »

Sur les ondes de la radio nationale, M. Bendridi a indiqué que le ministère de l’agriculture « a élaboré une stratégie pour accompagner les éleveurs et les producteurs tout au long de l’année, en coordination avec tous les acteurs de ce domaine, afin de fournir cette matière vitale au consommateur, notamment pendant le mois sacré, qui approche à grands pas, avec une stratégie pour développer cette filière ». Précisant que le taux de consommation mensuelle de viandes se situe entre 45.000 et 50.000 tonnes, le responsable a annoncé l’ouverture prochaine de 114 points de vente de viandes rouges et blanches, surtout que la consommation devrait considérablement augmenter lors du mois sacré.

Toujours en ce qui concerne les mesures pour assurer la disponibilité de la viande à des prix raisonnables, M. Bendridi indique que de grandes quantités de cet aliment seront importées. Un programme arrêté par le département de Henni en coordination avec l’Algérienne des viandes rouges (Alviar) et les importateurs privés afin d’importer « des quantités viandes fraîches et des bovins destinés à l’engraissement et d’autres à l’abattage ». Toujours selon la dépêche de l’APS, M.Bendridi précise que ce même programme permettra d’approvisionner les wilayas nord du pays en viandes rouges provenant des wilayas du sud, sous la supervision d’Alviar.

Outre les 114 « boucheries errahma », 133 points seront dédiés à la vente directe de produits céréaliers et de légumineuses, 6 autres pour les fruits et légumes, alors que 121 points seront consacrés au commerce du lait et dérivés.

Scepticisme des consommateurs

Du côté des consommateurs, l’annonce ne fait pas grand effet. Sur les réseaux sociaux et même dans les espaces publics, la vox populi y trouve un air de déjà vu ; une promesse répétitive qui revient comme un leitmotiv sur les lèvres des responsables à chaque approche du mois de Ramadhan. Un scepticisme et un pessimisme aggravés cette année par une inflation record et une érosion sans précédent du pouvoir d’achat des Algériennes et des Algériens. Qu’en sera-t-il cette année ? Les décideurs vont-ils, enfin honorer leurs promesses et engagements ou bien allons-nous assister au même scénario que les années précédentes ? La réponse tombera dans quelques semaines.