La succession à Djamel Belmadi à la tête de la barre technique de la sélection nationale semble ardue sur un double plan. Tout d’abords, pour ce qui est des modalités de la résiliation du contrat liant celui-ci à la Fédération algérienne de football (FAF), puis par rapport au profil de son successeur, l’offre existante sur le marché n’étant pas pléthorique, en prenant en considération les prérequis qu’aurait fixé l’instance fédérale, comme l’expérience sur le continent que devrait avoir le futur sélectionneur, exigence salariale…
A cet effet, d’une simple affaire de résiliation de contrat, après une deuxième élimination de suite au premier tour d’une CAN, le « départ » de Belmadi tend à devenir une « affaire ».
Informations et contre-informations meublent le quotidien des algériens, notamment les fans de l’équipe nationale, depuis la défaite face à la Mauritanie.
Si la FAF n’a pas communiqué à ce sujet jusque-là, hormis le tweet de son président, Walid Sadi, annonçant une « entente à l’amiable » avec le sélectionneur, ce qui s’est avéré inexact depuis, des « révélations » ont « fuité » au sujet du contenu de la proposition de l’un et de l’exigence de l’autre en terme d’« indemnités de départ ». Dans tous les cas de figure, il est clair que si les deux parties n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente, l’affaire va certainement atterrir sur les bureaux de la Fifa.
Des pistes qui se dégagent
Entre-temps, officieusement toujours, la FAF, ayant selon toute vraisemblance définitivement tourné la page Belmadi, semble prospecter certaines options. D’autres parties, agents et intermédiaires entre autres, veulent aussi, légitimement, « placer » leurs « mandants ».
Il y a eu, tout d’abord, Hervé Renard, double vainqueur de la Coupe d’Afrique, qui est actuellement sous contrat avec l’équipe de France féminine jusqu’à l’été prochain. Il est clair que, calendrier obligé, l’équipe nationale ne pourra pas attendre jusqu’à cette date pour engager un sélectionneur. Les « Verts » devront disputer un tournoi amical international au mois de mars, avec la participation annoncée de l’Afrique du Sud, l’Albanie et la Bolivie, et des matchs des, troisième et quatrième, journées des éliminatoires du Mondial 2026, entre le 3 et le 11 juin prochain. Une piste à écarter donc.
Il y a également le nom de Zinedine Zidane, l’ex-capitaine de l’équipe de France, qui a circulé. Certains évoquent des « contacts » avec ses proches. Mais cela ne semble pas trop emballer « Zizou » qui aurait d’autres projets.
Reste, pour ce qui est des sélectionneurs disponibles immédiatement, Vahid Halilhodžić, au chômage depuis août 2022. Certains espèrent un retour de celui qui a eu à prendre en main les « Verts » entre 2011 et 2014, avec une qualification au Mondial 2014, et l’arrivée pour la première fois au stade des huitièmes de finale. Halilhodžić est actuellement disponible et en matière d’expérience sur le continent, celui-ci a réussi à qualifier quatre sélections différentes, dont trois africaines (Côte d’Ivoire, Japon, Algérie et Maroc, dans l’ordre), en Coupe du Monde. Mais, après sa « mésaventure » avec le Maroc, le franco-bosniaque avait évoqué la possibilité de mettre fin à sa carrière. Reprendra-t-il du service ? Rien n’est encore joué.
Sur les réseaux sociaux, d’autres pistes sont suggérées par les internautes algériens, notamment celle du portugais Carlos Queiroz, au chômage aussi actuellement, après sa démission de la sélection du Qatar, au mois de décembre dernier, ou encore, pour ce qui est de la piste locale, Madjid Bouguerra, vainqueur de la Coupe arabe en 2021 et finaliste du CHAN en 2023, qui entraîne actuellement le club qatari d’Al Markhiya avec lequel il est sous contrat jusqu’en 2026. Si certains voient en lui, le successeur naturel et idéal à Belmadi, d’autres expriment leurs scepticismes par rapport à son manque d’expérience, d’autant plus que diriger une équipe des joueurs locaux, et participer conséquemment à certaines compétitions, comme la Coupe arabe ou le CHAN, est sans commune mesure avec les enjeux et défis de la sélection A et des compétitions continentales ou internationales, comme la CAN ou la Coupe du Monde.
Dans tous les cas de figure, les choses s’annoncent ardues pour le président de la FAF qui devra régler la problématique de la résiliation du contrat de Belmadi, dans les meilleurs délais, afin de se pencher sur le choix du futur sélectionneur. Et ce dernier devra également être trouvé à brève échéance pour préparer l’équipe pour les prochains rendez-vous, d’autant plus qu’un grand travail l’attend notamment pour ce qui est du renouvellement partiel de l’effectif.