Malgré quelques couacs, dus notamment à la volonté de certains sénateurs sous l’influence de boîtes de lobbying opérant pour le compte du Makhzen, les relations algéro-américaines sont de plus en plus solides. Cette tentative de torpiller les relations entre les deux pays a, semble-t-il, échoué, si l’on se réfère à l’intense activité diplomatique entre les deux pays, ces derniers mois.

« Le secrétaire général du ministre des affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, a reçu, ce jeudi 2 février, l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique en Algérie, Mme Elizabeth Moore Aubin », a indiqué un communiqué du ministère.

Cette rencontre a été, selon les rédacteurs du communiqué, l’« occasion pour les parties algérienne et américaine de faire le point sur les relations entre les deux pays, et les moyens de renforcer la coopération bilatérale, qui a connu une évolution positive au cours de la période récente, en particulier dans le domaine économique ».

Mme Moore Aubin a salué les « efforts inlassables déployés par les autorités algériennes afin d’améliorer le climat des affaires et d’augmenter les flux d’investissements étrangers en Algérie ». La même diplomate a mis en exergue les points positifs et les avancées contenus dans le nouveau code de l’investissement, entré en vigueur en août 2022. Elle a, à cet effet, apprécié le « niveau des garanties législatives et des facilités fiscales accordées aux investisseurs étrangers » qui suscite l’intérêt des hommes d’affaires US.

De son côté, M. Belani a appelé les entreprises américaines à « profiter des opportunités prometteuses offertes par le marché algérien, notamment à la lumière de la nouvelle loi sur les investissements, qui a accordé une plus grande stabilité législative et réglementaire et une meilleure vision pour les investisseurs étrangers, notant que les réformes économiques entreprises par l’Algérie ont été suivies et dirigées personnellement par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a commencé à porter leurs fruits en termes d’afflux de partenaires et d’investisseurs étrangers vers la destination algérienne, devenue plus attractive », lit-on sur le même communiqué.

Coopération sécuritaire et Sahara Occidental :

L’aspect sécuritaire dans la région et notamment au Sahel a, bien-évidemment, été abordé par les deux diplomates. Les bénéfices avenirs de la coopération sécuritaire entre Alger et Washington sont indéniables.

Le communiqué du MAE a souligné que les deux parties ont « apprécié la coopération fructueuse existant entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, et ont renouvelé leur volonté de la consolider et de l’élargir, notamment dans le contexte des enjeux liés à la situation sécuritaire fragile en la région du Sahel ».

La doctrine de l’Algérie qui a toujours été contre toute forme de colonisation, a fait que la question du Sahara occidental occupé soit abordée. M. Belani et Mme Moore Aubin ont, dans le cadre des échanges de vues sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun, abordé la question Sahraouie. Le SG du MAE a renouvelé, face à l’ambassadrice des USA, la position ferme de l’Algérie en soutien à la lutte légitime du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination.

Au cours de la discussion approfondie sur cette question, les deux parties ont indiqué « l’importance de soutenir les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour la question du Sahara occidental, M. Staffan de Mistura, visant à encourager les parties en conflit pour relancer le cours des négociations visant à aboutir à une solution politique permanente acceptable pour les deux parties sur la base des règles de légitimité Internationale et du droit international », indique le ministère des affaires étrangères.

Enseignement de l’anglais :

La stratégie du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de généraliser l’enseignement de l’anglais, en le rendant, entre autres, obligatoire à partir de la 3e année primaire, a été bien accueillie par l’administration américaine. Cette décision a permis d’améliorer le niveau de coopération avec le pays de l’oncle Sam, puisque les deux parties sont convenues d’élargir la coopération bilatérale dans le domaine de l’enseignement de la langue anglaise. « A cet égard, l’ambassadrice des Etats-Unis a exprimé la disponibilité de son pays à accompagner les autorités algériennes dans leurs efforts de valorisation de la langue anglaise, en particulier parmi les étudiants universitaires et les chercheurs », précise le même document.

Intense activité diplomatique :

Outre la visite du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, Alger et Washington ont eu une intense activité diplomatique au cours des douze derniers mois. La dernière visite en date est celle de la sous-secrétaire d’Etat américaine aux organisations internationales, Michelle Sisson. Cette dernière était entre le 21 et 24 janvier dernier, en visite officielle en Algérie, où elle a rencontré de nombreux responsables algériens et a été reçue par le Président de la République et ministre des affaires étrangères.

Pas plus tard que mercredi 1er février, le ministre des affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, a eu un entretien téléphonique avec la vice-Secrétaire d’Etat américaine, Mme Wendy Sherman, à l’initiative de cette dernière.