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Bouira : Calme précaire, mais la tension demeure

Après deux jours d'émeute, la ville de Bouira semble retrouver le calme, mais les élus et les services de sécurité restent "prudents".

La ville de Bouira, à 120 km à l’est de la capitale d’Alger, a retrouvé en ce début de matinée de ce jeudi, un calme apparent, après des affrontements qui  ont opposé durant trois jours, des manifestants aux forces de sécurité. Des troubles ont été également signalés dans quelques quartiers opposant cette fois-ci, des jeunes manifestants aux résidents de quartiers. Craignant à ce que la situation se dégénère, les forces de police ont été obligées d’intervenir pour disperser les foules. Durant la matinée d’hier, les services de sécurité ont procédé à plusieurs arrestations notamment au centre-ville, après que des jeunes émeutiers ont saccagé des abribus, et quelques panneaux publicitaires. L’activité commerciale a été presque paralysée. Des renforts de forces anti-émeutes ont été déployés en force aujourd’hui, à travers plusieurs quartiers du chef-lieu de wilaya. À proximité du campus universitaire Akli Mohand Oulhadj, des unités de police ont été stationnées, guettant le moindre mouvement de foule. Tout regroupement de jeunes a été dispersé dans le calme. « C’est trop. Qui cherche à mettre la ville dans le chaos ? », se demande avec inquiétudes ce commerçant « Nous n’avons pas travaillé durant deux jours de suite, pour cause de ces affrontements inutiles », ajoute-t-il. Des citoyens avec qui nous sommes confirment que « la violence ne mène nul part! ».
Des appels au calme
« Tamazight a besoin de tous. Les partis politiques doivent conjuguer leurs efforts en appelant ces jeunes au calme », a affirmé un étudiant, regrettant la fermeture de l’université. Dans un communiqué rendu public en début de soirée d’hier, la cellule de crise installée à cet effet, appelle à la réouverture des départements. Ils dénonçaient la décision prise par le recteur de l’université recourant à une décision qualifiée d’unilatérale et arbitraire. La cellule a exigé la réouverture des campus et appelle les étudiants à reprendre leurs scolarités et  de maintenir les revendications d’une manière pacifique. Ils estiment aussi que «le refus de la  promotion de Tamazight dans la loi des finances 2018 couvre des enjeux politiques non clarifiés par le pouvoir et tous les courants politiques». Par ailleurs, plusieurs unités de police ont été appelées en renfort depuis d’autres régions, et elles sont déployées autours des gares routières. Des barrages «filtrants» ont été aussi dressés le long du tronçon autoroutier, la RN05 et autres accès menant au chef-lieu de wilaya. Une stratégie prise par les services de sécurité dans le but d’éviter d’autres dérapages dans les cités qui ont connu des troubles durant trois jours.
En début d’après midi, la circulation automobile est sérieusement perturbée sur le tronçon de l’autoroute reliant Lakhdaria alger à Bouira. Des manifestants ont procédé à la fermeture d’un tronçon à hauteur de la commune de Bechloul a-t-on appris de plusieurs sources. Des jeunes ont dressé des barricades empêchant la circulation automobile. Des escarmouches ont eu lieu après intervention des agents de la gendarmerie pour libérer la route. Par ailleurs  des lycéens ont tenté de marcher depuis la ville de Haizer au cher lieu de wilaya.

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