Les agents de la police ont une nouvelle fois empêché des étudiants de marcher depuis la gare routière de la ville de Bouira vers le siège de la wilaya. Une centaine d’étudiants ont répondu présents à un appel lancé par le collectif libre des étudiants de l’université dénonçant la fermeture de l’université annoncé mercredi dernier par le conseil scientifique présidé par le recteur.
Les étudiants soutenus par des lycéens et quelques citoyens ont observé un rassemblement qui a été vite dispersé par les forces de l’ordre. Des pancartes et banderoles ont été malgré ça imposées par les manifestants tout en scandant scandant des slogans en faveur de la promotion de la langue Tamazight et autres dénonçant le recours à la matraque. On pouvait lire entre autres sur les pancartes des manifestants : « non à la violence ». « Non à la répression et non à la loi de finances 2018 ».
Une source sécuritaire a révélé à interlignes Algérie que « plus de 60 personnes ont été arrêtés puis, dirigés vers le commissariat central de la ville suite à des interventions musclées des agents de la police nationale ».
Dans les villes voisines, à savoir El Esnam et Adjiba, d’autres protestataires ont utilisé des pneus auxquels ils ont mis feu pour interrompre la circulation sur l’autoroute reliant Bouira et Béjaia à hauteur des ces deux localités de la wilaya. Il a fallu l’intervention de la gendarmerie nationale pour rétablir la circulation à son état normal.
La directrice dAmnesty International en Algérie Hassina Oussedik dénonce cette répression et estime que « malgré les obligations auxquelles l’Algérie est tenue en matière de droits humains, au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et les garanties relatives aux droits à la liberté d’expression et de manifestation pacifiques inscrites dans la Constitution, les autorités continuent de réprimer les manifestations pacifiques. Il est temps de lever toutes les restrictions imposées au droit à la liberté d’expression et de manifestation pacifique. »