Rien ne va plus entre la Fédération algérienne de boxe (FAB) et la Confédération africaine de la discipline (AFBC). Le 18 avril 2023, la commission d’éthique de l’AFBC avait accordé un délai d’un mois à la FAB pour « réhabiliter » l’ancien président de l’instance, Farhat Fazil Abdenour, sinon elle va « proposer » au Conseil d’administration de la Confédération de « suspendre » la FAB.
A l’approche de la fin de ce délai, le secrétaire général de la Fédération algérienne a adressé un courrier à la commission d’éthique, dans lequel, nous indique une source proche de l’instance fédérale, il explique les raisons qui empêchent la « réhabilitation » de Farhat Fazil Abdenour, suspendu par le ministère de la Jeunesse et des sports (MJS) au mois de septembre dernier. Entre autres arguments avancés, les poursuites judiciaires dont il fait l’objet. Ce qui, apparemment, n’a pas convaincu la Commission d’éthique.
Dans une réponse, dont nous détenons une copie, signée par le président de cette dernière, David Miranda Pina, et datée du 17 mai 2023, il a été mentionné que la « Commission d’Éthique de l’AFBC animée par le strict respect de sa Constitution et Règlements ainsi que celle de l’IBA, s’est rendue à l’évidence que les faits nouvellement reportés concernant la situation dans laquelle se trouve le président Ferhat Fazil Abdelnour, ne peuvent pas être hissés au rang d’éléments à même d’influencer son jugement antérieur ».
« Les propositions de la Fédération Algérienne de Boxe contenues dans la lettre de Mr.
Krinah Hakim (SG de la FAB et signataire de la missive adressée le 16 mai 2023 à la commission d’éthique de l’AFBC NDLR) pourraient être d’application si nous avions la confirmation de la condamnation définitive de Mr. Ferhat Fazil Abdenour par une juridiction habilitée à cet effet. Ceci découle de l’article 13 du décret exécutif 14.330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et fonctionnement des fédérations sportives nationales ou même l’article 8 des statuts de la Fédération Algérienne de Boxe adoptés le 12 décembre 2015, qui explicitent cette condition », ajoute le président de la Commission d’éthique de l’AFBC.
« Selon notre appréciation, nous ne pouvons pas considérer, combien même il peut être vrai –le mandat de dépôt– comme rapporté, une condamnation capable de permettre la perte des droits statutaires d’un élu ; étant entendu que Mr. Ferhat Fazil Abdelnour bénéficie du principe de présomption d’innocence, un droit universel, ancré dans les pratiques quotidiennes d’une quelconque organisation sportive sérieuse », ajoute-t-on encore.
Dans ce courrier, la Commission d’éthique de l’AFBC, qui rappelle que « le secrétaire général (de la FAB NDLR) n’est pas compétent pour se diriger aux organismes internationaux de filiation, évoque également l’implication du Comité olympique algérien dans cette affaire qu’elle considère comme une « immixtion de tierces parties ».
En dernier lieu, la Commission d’éthique estime que « les graves violations constatées n’ont pas encore eu le remède, ce qui expose votre Fédération à des sanctions très graves ». « Comme conclusion, la Commission d’Éthique, usant de ses compétences conférées par la Constitution de l’AFBC, est obligée de clôturer cette procédure disciplinaire contre la FAB et soumettre au Conseil d’Administration de l’AFBC la proposition des mesures qui s’imposent par rapport à cette situation », indique en définitif la Commission.
La Fédération algérienne va-t-elle être sanctionnée ? Dans tous les cas de figure, les responsables nationaux n’ont pas intérêt à ce que le problème persiste, étant donné que le tournoi qualificatif pour les JO 2024 devra avoir lieu dans près de quatre mois.
Il faut rappeler, en dernier lieu, que cette crise a comme origine la « suspension » de Farhat Fazil Abdenour par le MJS, une décision appuyé par le Comité olympique faut-il le préciser, à la suite d’un « retrait de confiance » de la part de membres du Bureau fédéral pour de supposées accusations d’ « harcèlement » que l’intéressé a toujours nié.
La Confédération africaine de boxe ne reconnaît donc pas l’élection, au mois de novembre 2022, de Khelif Youssef à la tête de la FAB.