De notre envoyé spécial à Abidjan,
La finale de la 34eme édition est incontestablement une belle affiche. L’on ne pouvait rêver mieux. Le face à face Sébastien Haller-Victor Osimhen qui fait déjà saliver les observateurs est un vrai casting de superproduction. Ce n’est pas un hasard d’avoir une finale qui oppose deux nations qui possèdent en leur sein deux des meilleurs attaquants africains à l’heure actuelle.
La Côte d’Ivoire, pays organisateur, aura finalement animé de façon singulière toute la compétition, de par son parcours rocambolesque fait de grandes espérances, de déception, de suspense, d’explosion de joie et de rêve fou. La Côte d’Ivoire refuse décidément de céder « sa » coupe. Mais il faut faire attention.
Depuis l’édition de 2006, le pays organisateur n’a jamais gagné la CAN chez lui. Les huit dernières éditions ont été toutes perdues par le pays qui accueille la compétition. Cette tendance nette de la coupe d’Afrique va-t-elle être stoppée net par une équipe des Éléphants aux ressources ahurissantes ?
L’on a tellement glosé sur cette réussite insensée, à la limite du mystique que la présence des Éléphants dans cette finale sonne comme un signe du destin. Jamais probablement dans une grande compétition de football une équipe n’ait été autant malmenée et qui ne doit sa survie qu’à de simples détails, devient champion à la fin. Quelle belle histoire ça serait à raconter dans les annales du sport roi en Afrique.
Le réveil de Sébastien Haler qui vient de retrouver sa verve est déjà un argument de poids, que les Éléphants sont bel et bien au rendez-vous. La star de Dortmund se dit plus que jamais décidé. « On s’attend à un match relevé physiquement. A nous de leur poser des problèmes, pour étirer leurs lignes et générer des espaces. A nous d’utiliser leurs faiblesses pour se créer des occasions », a-t-il déclaré.
Les Super Eagles pour conjurer le sort
Les Super Eagles du Nigeria, dont la présence en finale n’est que logique en rapport à la prestation de qualité proposée durant cette CAN en terre ivoirienne, croit en son destin.
Les nigérians emmenés par les Victor Osimhen, Alex Iwobi et Ahmed Musa devront pourtant batailler dur pour conjurer le sort qui emporte cette équipe ivoirienne tel un tapis volant vers le succès.
Du côté de Lagos, Kaduna ou d’Ibadan le peuple nigérian attend avec ferveur pour faire la fête. Le plus grand pays d’Afrique en termes de population est une valeur sûre du football africain. Mais depuis sa victoire en 2013 en Afrique du Sud, avec à la barre technique le légendaire Stéphen Keshi, disparu prématurément, le Nigeria cherche à faire mieux après sa troisième place en Égypte 2019.
« Jouer contre le pays organisateur est fantastique parce que l’atmosphère sera magnifique, mais nous voulons juste gagner, même si nous ne sommes pas favoris. Je veux gagner la CAN pour le peuple nigérian ! » clamera José Peseiro, le coach du Nigeria à la veille de la grande explication.
La finale de cette 34eme édition de la plus grande fête footballistique du continent sera probablement à l’image de cette dernière : imprévisible et sensationnelle.
Tout semble réuni pour la grande soirée d’apothéose. La carte de visite des protagonistes, des stars, une ambiance que ne savent produire que les grandes nations du football, le tout saupoudré de cette magie qui a tellement rythmé cette édition ivoirienne qui restera dans les mémoires.