Canada : Le Premier ministre Justin Trudeau démissionne

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé sa démission après des semaines de crise politique dans le pays, aggravée récemment par les menaces économiques de Donald Trump. Les sondages prédisent une victoire des conservateurs aux prochaines élections.
© DR | Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau annonce sa démission

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, au plus bas dans les sondages, a annoncé lundi 6 janvier 2025 sa démission après des semaines de crise politique dans le pays, aggravée récemment par les menaces économiques de Donald Trump.

Près de dix ans après son arrivée au pouvoir, Justin Trudeau, 53 ans, était sous pression de l’opposition mais aussi de nombreuses personnalités de son parti, inquiètes pour les élections législatives qui se profilent.

« J’ai l’intention de démissionner de mon poste de chef du parti et de Premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef », a-t-il déclaré.

Le prochain chef du parti libéral (centre-gauche) deviendra dans la foulée automatiquement le nouveau Premier ministre canadien et pendant ce temps, le Parlement est suspendu jusqu’au 24 mars.

Le processus de sélection d’un nouveau chef prend généralement plusieurs mois ce qui signifie que M. Trudeau devrait donc être encore Premier ministre le 20 janvier, lorsque Donald Trump prendra ses fonctions.

Trump estime que le Canada devrait « fusionner » avec les Etats-Unis

Peu après l’annonce de la démission de Justin Trudeau, le président élu américain a estimé que le Canada devrait « fusionner » avec les Etats-Unis, une remarque qu’il a faite à plusieurs reprises ces derniers temps. Tandis que la Maison Blanche a salué un « ami fidèle des Etats-Unis ».

Mais dans ce contexte tendu, les déclarations de Donald Trump après son élection sont venues mettre de l’huile sur le feu : le républicain veut imposer des droits de douane de 25% à ses voisins dès son retour au pouvoir.

Une menace qui a provoqué des tensions et a abouti mi-décembre à la démission de la vice-Première ministre, Chrystia Freeland, sur son fond de désaccord avec Justin Trudeau sur la façon de gérer ce dossier.

Les sondages prédisent une victoire des conservateurs

De nombreux défis attendent le successeur de M. Trudeau, estiment les experts puisque les libéraux accusent un retard de plus de 20 points dans les sondages face aux conservateurs avec des législatives prévues au plus tard en octobre 2025.

« C’est une cause perdue », lâche André Lamoureux, spécialiste en science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Personne n’est en position aujourd’hui au Parti libéral de recréer un engouement, un mouvement d’adhésion ».

Les libéraux « veulent tromper les électeurs en mettant un autre visage pour continuer à arnaquer les Canadiens », a dénoncé sur X Pierre Poilievre, le chef des conservateurs.

Avec AFP

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