CGEA : Nacer Berkani plébiscité président à la place de Saida Neghza qui conteste 

Nacer Berkani est élu à la tête de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), à la place de Saida Neghza. Cette dernière conteste l’autorisation accordée par la wilaya d’Alger aux organisateurs de l’assemblée, qui ne sont plus membres de la Confédération, selon elle. 
© DR | Nacer Berkani, élu président de la CGEA lors d'une AGE organisée lundi 25 novembre 2024

Nacer Berkani a été « plébiscité » à la tête de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), remplaçant ainsi Saida Neghza, lors d’une assemblée générale élective qui s’est tenue, lundi 25 novembre 2024 à Alger.

Seul candidat en lice, après le rejet du dossier d’un candidat et le retrait d’un autre, celui-ci, président du bureau d’Oum El Bouaghi, avant qu’il ne soit écarté le 29 septembre dernier, a obtenu 47 voix « pour », contre aucune voix « contre » ni « abstention ».

Or, la veille, Saida Neghza a rendu public, sur les réseaux sociaux, un communiqué signé CGEA, dans lequel la Confédération dénonce ce qu’elle qualifie de « dépassements » émanant de la Direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya d’Alger, qui a accordé, précise la même source, l’autorisation de la tenue de cette AGE à des « personnes étrangère à la Confédération » puisque « exclues légalement » pour des motifs liés « non paiement des cotisations et faux et usage de faux », des dossiers « en cours d’examen par les instances judiciaires ».

Retrait de confiance

Pour rappel, le 2 octobre dernier, une réunion de « membres du Conseil national » de la CGEA s’est tenue à Alger, à l’issue de laquelle les présents ont annoncé un « retrait de confiance » à la présidente.

Ils lui reprochent, entre autres, le fait d’avoir « impliqué la Confédération dans la politique ».

Il y avait donc, parmi les présents, Nacer Berkani, sujet à une « fin de fonction », qui a concerné plusieurs autres présidents de bureaux, prononcée par la CGEA le 29 septembre, c’est-à-dire trois jours plus tôt.

De son côté, Neghza poursuit normalement ses activités organiques à la tête de la CGEA, présidant même les cérémonies d’installation des nouveaux responsables de bureaux des wilayas de Sétif et Constantine.

Mais les choses se sont accélérées ces derniers jours avec l’annonce de l’organisation de cette AGE autorisée par la wilaya d’Alger.

En somme, une nouvelle direction est élue alors que l’ancienne revendique toujours son statut.

La lettre adressée à Tebboune et la candidature à l’élection présidentielle 

Pour rappel, Saida Neghza avait fait parler d’elle l’année dernière lorsqu’elle a adressé, le 5 septembre 2023, une lettre au Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et dans laquelle elle évoque entre autres l’existence d’un comité composé de cinq ministres, dont celui de la Justice, qui inflige des amendes aux patrons.

Ce qui lui a valu une longue dépêche de l’agence officielle, balancée cinq jours plus tard, dans laquelle il lui est reproché le fait de diffuser « massivement sur les réseaux sociaux » une missive adressée au Président.

Néanmoins, quelques jours plus tard, Tebboune reçoit le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, et ce dernier annonce le « gel » de ce comité.

Et au mois de juin dernier, Saida Neghza annonce sa participation à l’élection présidentielle du 7 septembre. Celle-ci dépose son dossier au mois de juillet avec quinze autres candidats à la candidature, avant qu’il ne soit rejeté par l’Anie (autorité nationale Indépendante des élections).

Mais le 4 août, le procureur général près le pôle économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed à Alger annonce que Saida Neghza et deux autres candidats, Belkacem Sahli et Hammadi Abdelhakim, ont été entendu dans le cadre d’une enquête pour « achat et vente de parrainages ».  

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