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Chaines télé: Journalistes ou « Soldats » au service du plus fort?

Depuis le début du mouvement populaire le 22 février 2019, les médias ont toujours étaient pointés du doigt. Les manifestants leur reprochent de ne pas accomplir leur travail qui consiste à relayer les faits, les messages des pancartes et les slogans, en toute fidélité sans manipulation aucune.

Quelques jours après le 22, alors que les choses ont changé sur l’échiquier politique, après la contestation historique contre le cinquième mandat du président démissionnaire et déchu suite au Tsunami populaire, certaines rédactions des chaines de télé privées et publiques ont montré un semblant de liberté et de professionnalisme durant quelques jours.
Les médias publics, dépassés par l’ampleur du mouvement, se sont mis de la partie et ont commencé à couvrir les manifestations organisées à travers tout le territoire national, mais ce n’est qu’une ouverture « passagère » car les tenants de ces organes ne sont pas encore prêts pour toute l’ouverture où la transparence.
Les médias proches du clan de Said Bouteflika ont vraisemblablement compris que le maitre est finissant, et du coup, ils se sont alignés une nouvelles fois avec le nouveau meneur de la partie qui est le chef de l’état major. Ils ont même descendu en flammes leurs anciens protecteurs qui sont jusqu’aujourd’hui placés sous mandat de dépôt. Même le droit présomption a été violé sans conscience aucune.

les chaines de télévision privées abdiquent

Depuis le début de la révolution populaire appelée « la révolution du sourire » qui a stupéfié le monde entier avec son caractère pacifique malgré les millions de personnes qui envahissent les rues chaque vendredi, des journalistes de l’Établissement public de télévision, EPT (ex ENTV) ont rejoint le mouvement à travers des actions à l’intérieur de l’enceinte de leur entreprise pour réclamer plus de liberté dans le traitement de l’information.
Une journaliste de l’entreprise publique a démissionné quelques jours avant le début du mouvement suite aux pressions qu’elle subie quotidiennement. Les travailleurs de l’ENTV, en s’inscrivant dans cette démarche veulent arracher cette liberté qui leur permettra enfin de transmettre l’information d’une manière neutre, sans déformation aucune, mais ces nobles gens sont malheureusement minoritaires et impuissants devant la machine de manipulation enclenchée.
Comme la télévision nationale, les chaines de télévision privées abdiquent aussi. Les deux derniers vendredis du mouvement, aucune couverture en direct. Pire, Les slogans scandés par les manifestants ont été « écrasés » par le commentaire des « journalistes » qui disait tout le contraire de ce que scandaient les foules en question.

 » l’éthique et la déontologie »

La presse appelée « quatrième pouvoir » n’est finalement qu’un instrument entre les mains des tenants du pouvoir. La chaine Dzair News du groupe média « temps nouveaux » appartenant à l’homme d’affaire Ali Haddad va fermer dans quelques heures, et la corporation de réjouit de cela, alors que des centaines consœurs et confrères vont se retrouver au chômage.
Certains médias en lignes sont bloqués par le gouvernement depuis des semaines, et l’accès à ces derniers n’est désormais pas possible depuis l’Algérie.
Les seuls médias crédibles qui continuent à faire leur travail convenablement subissent encore une fois une asphyxie financière par le gouvernement. Alors que l’actuel premier ministre Noreddine Bedoui a promis « de revoir le fonctionnement et la distribution de la publicité par l’agence ANEP » qui a encore le monopole, ces titres crédibles résistent malgré tout et continuent de faire leur travail comme le dicte l’éthique et la déontologie du métier.
L’Algérie est classée par Reporters Sans Frontières (RSF) à la 141 place. «  Dans un contexte politique assez instable, la liberté de l’information en Algérie demeure fortement menacée. Les autorités continuent à verrouiller le paysage médiatique avec de nombreux procès intentés contre des journalistes. Sous pression judiciaire, la presse algérienne peine à remplir sa mission. Au cours de l’année 2018, le pays a connu une vague d’arrestations de journalistes sans précédent pour des articles jugés diffamatoires. Depuis le début du mouvement de contestation en février 2019, les journalistes algériens ne cessent de réclamer leur droit à couvrir librement l’actualité politique de leur pays. »

« la bande »

Après la persistance du mouvement et sa résistance à toutes les tentatives visant à atteindre son unité, le pouvoir décide de recourir à d’autres méthodes. Le chantage exercé par ses chaines de télévisions sur des personnalités encore au pouvoir se retourne contre elles. Avec les dossiers de corruption en cours et le défilement des personnages devant la justice, une rumeur très relayée sème le trouble dans les rangs des chaines de télévision.
Tout porte à croire que ces patrons de médias impliqués directement ou indirectement dans la gestion chaotiques du pays durant le règne de Bouteflika dans des affaires de corruption et surtout de chantage à des société privées. Ces patrons, sont obligés de s’aligner du coté « du plus fort » pour éviter de subir le même sort que celui des «membres de « la bande » déjà en prison.
Ces deux derniers vendredi, deux chaines de télévisions diffusent des feuilletons et des documentaires sur les poissons alors que la rue était en pleine ébullition par le Tsunami qui remporte tout ce qui se met sur son chemin. A qui le tour ?

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