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Changement du chiffre du PIB de 2022 : les explications de l’ONS

En 2023, les autorités du pays ont annoncé un PIB de 233 milliards de dollars, alors que les estimations d'institutions internationales le situaient autour de 200 milliards de dollars. Dans une récente publication, l'Office nationale des statistiques explique ce changement : il s'agit, entre autre, du passage de l'année de base 1989 à celle de 2001, dans le calcul des comptes nationaux économiques, " ce qui a conduit à l’élaboration d’une nouvelle série de comptes économiques ", explique l'ONS.
© DR | Siège du ministère des Finances dont relève désormais l'Office nationale des statistiques (ONS)

En 2023, les autorités du pays ont annoncé un Produit intérieur brut (PIB) de 233 milliards de dollars, alors que les estimations d’institutions internationales le situaient autour de 200 milliards de dollars. Aucune explication n’a été fournie à l’époque par rapport à cette réévaluation du PIB.

Dans une récente publication, « Les Comptes nationaux économiques 2001-2022 Base 2001 », la Direction technique chargée de la comptabilité nationale de l’Office nationale des statistiques (ONS) donne des explications.

« Le PIB de l’année 2022 est révisé à la hausse de 12,8%, il passe de 28 386,5 milliards de DA (base 1989) à 32 028,4 milliards de DA (base 2001), soit une variation en terme absolu de 3 641,9 milliards de DA », indique l’Office.

Au taux de change officiel (cotation de la banque d’Algérie du 9 avril 2024), le PIB est donc passé de 211 milliards de dollars à 238 milliards de dollars selon le nouveau calcul.

L’ONS cite, à cet effet, quatre facteurs ayant contribué à cette révision à la hausse. En premier lieu, il s’agit de « l’affinement des travaux sur les nomenclatures, notamment les tables de passage entre les différentes nomenclatures ».

Deuxièmement, il est question de « l’élargissement du champ de la formation brute de capital fixe aux dépenses de recherche-développement à l’ensemble des activités économiques ». De ce fait, « la base 2001 intègre effectivement les dépenses de recherche et développement dans la formation brute du capital fixe lesquelles dépenses étaient considérées dans la base 1989 comme des Consommations intermédiaires ».

Troisièmement, « le traitement de la consommation du capital fixe pour le secteur des administrations publiques en tant que production des services non marchands dans l’évaluation de la production brute des APU (Administration publique) ». Un élément « important dans l’évaluation du coût des facteurs, ce qui impacte sensiblement le niveau du PIB à travers la réévaluation de la valeur ajoutée des administrations publiques ».

Quatrièmement, « la meilleure prise en charge des composantes de l’économie non observée (ENO) notamment la réévaluation des loyers imputés (production des ménages pour usage final propre) aux prix pratiqués sur le marché de l’immobilier au lieu des prix administrés ».

Par rapport à ce dernier point, l’ONS indique qu’en 2022, « les dépenses de consommation finale des ménages, sont revues à la hausse de 11,2%, soit une augmentation de 1 217,2 milliards de DA par rapport à leur valeur de la base 1989 ». Une augmentation entraînée donc par « l’utilisation des prix de marché pour l’évaluation des loyers fictifs ».

« Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’année de base, la qualité des comptes se dégrade »

Pour expliquer ce changement d’année de base (de 1989 à 2001), l’Office indique qu’ « au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’année de base, la qualité des comptes se dégrade ». Il devient ainsi, impératif, ajoute la même source, « de la renouveler afin d’appréhender avec plus de précision, le changement qui affecte la structure de l’économie ».

Par ailleurs, « la réalisation d’une nouvelle année de base a plusieurs objectifs ». Il est question, entre autres, de « prendre en compte de nouvelles nomenclatures de produits et d’activités nationales qui elles-mêmes découlent des nomenclatures internationales révisées à intervalle régulier pour prendre en compte les évolutions dans l’économie nationale » ou encore « se conformer aux standards internationaux en termes de méthodologies (actuellement système de comptabilité nationale 2008 mais aussi 6ème édition du manuel de la balance des paiements 2009 et manuel des statistiques de finances publiques 2014) ». Il s’agit aussi d’ « incorporer des sources nouvelles ou améliorées (enquêtes ou données administratives) permettant des estimations affinées sur des points particuliers », explique l’ONS.

En dernier lieu, le passage des comptes nationaux en base 2001, « a entraîné une révision des niveaux des principaux agrégats de la comptabilité nationale, notamment le produit intérieur brut, l’agrégat fondamental de la comptabilité nationale ». Ainsi « l’extension de la formation brute de capital fixe aux dépenses sur la recherche et développement, la comptabilisation de la consommation du capital fixe des administrations publiques dans l’évaluation de la production brute des APU ont affecté sensiblement le niveau du PIB », indique encore l’ONS.

Néanmoins, le taux de croissance n’a connu qu’une légère réévaluation. L’Office signale, à cet effet, que « l’économie algérienne a réalisé en 2022 une croissance en termes réels de l’ordre de 3,6% contre 3,8% en 2021 ».

En définitif, l’Office nationale des statistiques a tenté d’expliquer, dans ce document, l’origine des changements dans les chiffres des principaux agrégats économiques du pays communiqués l’année passée par les autorités et qui ont soulevé des questionnements.

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