Cinq « courts » projetés à l’IFA : quête d’espoir…

Cinq courts-métrages algériens ont été projetés lundi soir à l’Institut français d’Alger (IFA). Même s’ils traitent de sujets divers, les cinq films semblent se croiser, à un moment ou à un autre, dans la quête d’un espoir qui puisse faire oublier, ou plus encore, faire améliorer, un vécu plutôt amer…
© DR | Les cinq courts-métrages projetés à l'IFA

Cinq films. Cinq histoires. Mais, l’objectif ultime est le même…ou presque. Au-delà de l’espoir que suscite le visionnage d’un film, transportant le spectateur, même pendant un laps de temps court, dans un monde narré, souvent meilleur, les cinq courts-métrages projetés lundi, dans la soirée, à l’Institut français d’Alger (IFA), traitent majoritairement et essentiellement de la quête d’une vie rêvée qui contraste souvent, du moins c’est le cas dans ces films, avec celle qui est vécue. Et cette « vie » recherchée peut-être quelque chose de purement « personnelle », par exemple en lien direct avec sa situation sociale, ou d’un objectif plus « vaste », une Algérie meilleure…

C’est le cas notamment dans « Djamila fi zaman el hirak » (Djamila au temps du Hirak), de Abderrahmane Harrat, qui, en sept minutes, nous raconte l’histoire de Djamila, une vieille dame, SDF depuis une quinzaine d’années, et chez laquelle est né, à l’occasion des manifestations du Hirak à lesquelles elle prend part, l’espoir de pouvoir finir enfin sous un toit. Mais une année plus tard, et à l’occasion du premier anniversaire du Hirak, elle a eu cette réflexion : « Une année après, je suis toujours dans la rue ». Désillusion ?

Le même espoir né des manifestations de ce mouvement populaire qui a surgit en 2019 est retrouvé dans « Déboussolé » de Youcef Mansour, un court-métrage de 11 minutes, où on suit les péripéties de deux amis qui voulaient quitter le pays avant que l’un d’eux ne se décide à abandonner cette idée rêvant désormais, depuis donc ce fameux mois de février, d’une Algérie meilleure. Un rêve « abandonné », à son tour, comme l’a été l’idée de partir, quelques temps après, se rendant à l’évidence, à tort ou à raison, que peu de chose a effectivement changé, un constat qui n’est pas, bien entendu, partagé par son ami, dont l’équation rêve-désillusion a pris une « trajectoire » inverse.

Une quête d’espoir et d’une vie meilleure, d’une vie où le « moi » est affirmé, qui a été différemment représentée dans « #31# (Appel masqué) », de Ghyzlène Boukaila qui a mis en vedette, en 16 minutes, le Cheikh Morad Djadja, chanteur raï « héritier » artistique de Cheikh Abdou. Le protagoniste, se dirigeant vers un « taxiphone », pour y laisser ou écouter un « message » de…lui-même, entonnant une chanson dans laquelle il exprime son amour pour son bien-aimé, dans ce qui semble être une quête de sa « trans-identité ».

Autre approche, « Achewiq, le chant des femmes courages » de Elina Kastler, qui met sa caméra face à des femmes de Kabylie clamant « Achewiq ». Un chant ancestral aux paroles tristes qui, quelque part, contribue à extérioriser la misère vécue. Un chant qui contraste avec l’humour assez bon de ces femmes-là.

L’espoir peut-être aussi une personne. Et c’est justement ce que recherche Louisa, protagoniste du film de 17 minutes, « Toute la nuit », de Fayçal Hammoum, qui déambule, la nuit, dans les rues d’Alger, pour placarder des avis de recherche de sa fille…

L’espoir, la quête d’une vie meilleure, d’un pays « meilleur », qui est là pour panser les blessures de l’absence d’un être aimé, pour alléger le poids de l’absence d’une perspective…a été donc au centre des thématiques proposées par les courts-métrages projetés en cette soirée du lundi à l’Institut français d’Alger.

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