« En Algérie, la liberté de la presse est confrontée à de nombreuses lignes rouges. Le simple fait d’évoquer la corruption et la répression des manifestations peut valoir aux journalistes menaces et interpellations », lit-on dans ce rapport, qui souligne que deux journalistes sont en détention.
Selon le document, « le paysage médiatique en Algérie n’a jamais été aussi détérioré : les médias indépendants sont sous pression, les journalistes sont régulièrement emprisonnés ou poursuivis, et plusieurs sites Internet sont bloqués. Les médias les plus importants sont les chaînes de télévision privées comme Ennahar TV, Echorouk TV et El Bilad TV, alors que les médias considérés comme les plus sérieux et crédibles sont le quotidien El Watan pour la presse écrite, et TSA et Interlignes pour la presse en ligne ».
« Il est très difficile pour les reporters d’effectuer leur travail de manière libre et indépendante alors que le pouvoir politique a une influence directe sur la nomination et le licenciement des responsables des médias et des autorités de régulation », note encore le rapport.
Le document souligne aussi le contexte économique qui pèse lourd sur les entreprises de presse. « Le secteur privé souffre depuis 2019, et plusieurs médias et chaînes de télévision ont dû fermer, notamment car les organes de presse sont privés de publicité. Par ailleurs, les subventions d’État ne sont octroyées qu’aux médias publics ou aux médias privés proches du régime », explique le document.
Plus de 100 reporters palestiniens tués par Israël
Le document d’RSF dresse une situation catastrophique pour la presse dans le monde, notamment en « Palestine occupée et sous les bombes palestiniennes » où 100 reporters palestiniens ont été tués par l’armée israélienne.
« La guerre à Gaza est marquée par un nombre record d’exactions commises contre les journalistes et les médias depuis octobre 2023 : plus de 100 reporters palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, dont au moins 22 dans l’exercice de leurs fonctions. Dans ce Classement 2024 de RSF, la Palestine (157e), occupée et sous les bombes israéliennes, devient l’un des dix derniers pays du monde en termes de sécurité pour les journalistes », déplore le rapport.
À l’échelle mondiale, note le même document « la liberté de la presse est menacée par celles-là mêmes qui devraient en être les garants : les autorités politiques ». « Parmi les cinq indicateurs qui composent le score des pays, l’indicateur politique est celui qui baisse le plus en 2024, avec une chute globale de 7,6 points », indique le document.
Un nombre croissant de gouvernements et d’autorités politiques, dénonce le rapport, n’assurent pas leur rôle de garant d’un cadre exemplaire pour l’exercice du journalisme et pour le droit du public à une information fiable, indépendante et plurielle.