Classement webometrics : la numérisation fait gagner 35 places à l’université de Tamanrasset

Les dernières délibérations de webometrics ranking of world universities positionnant l’université de Tamanrasset à la 67e place sur les 108 universités et centres de recherche évalués, laissent apparaître les premiers fruits du processus de numérisation faisant de cet organisme d’enseignement supérieur une véritable locomotive sociétale qui veille à apporter des solutions concrètes et adéquates en faveur du développement local et national. 
© DR | Université de Tamenrasset

Selon le recteur de l’université de Tamanrasset, Abdelghani Choucha, ce résultat témoigne des efforts consentis essentiellement par les commissions de numérisation et de classification afin d’améliorer la visibilité de l’université, mais surtout pour mettre en exergue les publications scientifiques et les travaux de recherche réalisés dans le cadre des nouvelles recommandations ministérielles. Tout en louant les efforts des chercheurs qui ont mis à contribution leurs expériences et savoir-faire pour parvenir à ce classement faisant gagner à l’université Hadj Moussa Ag Akhamok 35 places, le même responsable a mis l’accent sur les nouvelles orientations capitalisant les acquis permettant d’assoir les fondements d’une véritable économie du savoir et de l’intelligence.

En application de la nouvelle feuille de route ministérielle, il a été ainsi procédé à la création de plusieurs plateformes numériques mettant en relation les différentes facettes de l’activité de recherche scientifique dans cette université du Grand Sud sur les moteurs de recherche web, indique Mr Choucha avant de féliciter les artisans de cette « prouesse », particulièrement Sayfeddine Telli et Abdelkader Babeker de la commission de classification et Amina Benkobi et Tarek Benahmed de celle de numérisation, sans oublier Abbas Smahi, Cherif Abdellah et Ghalem Mohamed de la bibliothèque numérique.

Rappelons que le classement webometrics est opéré par le Laboratoire Cybermetrics Lab et fournit une analyse de la présence (volume et impact de l’information) et de la visibilité (nombre de liens externes uniques) sur les « web » des universités et centres de recherches. Les paramètres déterminant ce classement sont surtout les publications en « open access ».  L’objectif premier, explique le recteur de l’université de Tamanrasset, consiste ainsi à assurer une plus grande visibilité des publications, mais aussi l’émergence de nouvelles mesures d’impact applicables aux articles scientifiques et du coup l’augmentation du facteur d’impact pour la plupart des revues scientifiques en libre accès.

Ce classement favorisant la compétitivité permet aussi de réhabiliter le web académique dans sa fonction première d’instrument de bonne gouvernance. D’où l’importance de le recentrer sur la valorisation des ressources humaines et la mutualisation des moyens de collaboration à distance pour une assurance qualité et une vision d’excellence. A ce propos, notre interlocuteur a tenu à faire savoir que la machine a été bien huilée pour une meilleure production scientifique impliquant aussi les doctorants et les étudiants du 2e cycle de formation.

Emboîtant le pas à l’enthousiasme du recteur, le Pr Sayefeddine Telli, membre actif de la commission de classification, a expliqué à son tour que la visibilité de l’université s’explique par l’intensité avec laquelle les productions scientifiques des chercheurs affiliés à l’université de Tamanrasset son citées par d’autres chercheurs. Les citations mesurent ainsi l’utilité scientifique des articles produits, leur influence internationale et donc leur impact.

Pour Mr Telli, le web académique doit répondre aux exigences de la mutation numérique amorcée par l’université et doit surtout jouer un rôle stratégique dans la dynamique de communication qui se fait dans un contexte international de plus en plus concurrentiel. La visibilité, renchérit le représentant de la commission de classification, se réfère aussi au nombre de liens que reçoit le site web de l’université, lesquels liens facilitent la diffusion de l’information, assurent un bon impact auprès des récepteurs et par conséquent maximisent la notoriété de l’établissement et de ses chercheurs.

 

Continental Ranking positionne l’université de Tam à la 575e place au niveau continental

En matière de chiffre, l’université de Tamanrasset est, selon webometrics ranking, classée 575e au niveau continental avec un impact de 25607 citations. Des statistiques qui traduisent la volonté de booster l’activité scientifique dans cette région géostratégique, mais aussi la nature des défis relevés par un rectorat qui ne croit vraisemblablement pas à l’impossible pour laisser libre court à la création et aux projets innovants. En effet, environ 30 projets de startup ont été proposés au niveau de cette université qui a, faut-il le noter, reçu récemment son premier brevet d’invention et l’accord de validation de trois marques de projets innovants. « D’autres brevets sont en cours de validation » affirme Mr Choucha, citant les inventions facilitant le quotidien des non-voyants et des personnes analphabètes.

Pour mieux avancer le processus de numérisation amorcé par le secteur, l’université a bénéficié d’un ambitieux projet portant rénovation de tout le réseau Internet et son adaptation aux besoins des chercheurs universitaires. Dotée d’une bibliothèque et d’un serveur data numérique, l’université se lance également dans la digitalisation pédagogique en créant un studio destiné à la préparation des cours à distance et en aménageant des salles spéciales dans chaque faculté pour besoin de visioconférences, de soutenances et de formations à distance, notamment en matière d’enseignement de la langue anglaise. Pour ce qui est du volet investissement, l’université a bénéficié d’un groupement totalisant cinq laboratoires scientifiques dont la date de livraison est prévue pour juin 2024.

Evoquant le volet relations internationales, le Pr Abdelghani Choucha a fait état de quatre nouveaux projets dans le cadre du programme Erasmus et la signature de conventions de coopération avec trois universités étrangères relevant du Canada, de la Turquie et de l’Arabie Saoudite. Optimiste, notre interlocuteur affiche également l’ambition de développer tous les créneaux consacrant les valeurs d’une université citoyenne. Il aspire surtout à la création d’une école de géosciences et de s’ouvrir pleinement sur le continent africain et par ricochet sur ses diversités culturelle, linguistique et économique. Revenant à la prochaine rentrée universitaire, le recteur a rassuré les nouveaux bacheliers que les spécialités des sciences politiques et de la langue française sont maintenues pour cette année qui verra aussi l’ouverture d’une nouvelle spécialité de la médecine vétérinaire.

 

 

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