Colloque sur la démographie des PME à l’université de Tamanrasset: diagnostic d’une industrie nationale «comateuse»

La mise en valeur du plan de valorisation des Petites et Moyennes Entreprises (PME) en Algérie a été l’une des recommandations phares du colloque nationale sur la démographie des PME qui s’est tenu, aujourd’hui 26 novembre, à l’université de Tamanrasset.
© INTERLIGNES | Colloque sur la démographie des PME à l'université de Tamanrasset

Organisé à l’initiative du laboratoire Défis de l’investissement et du développement durable dans les zones frontalières en coordination avec le laboratoire de l’université-entreprise et le développement local durable de l’université de Ouargla et l’Angem, le séminaire auquel ont pris part de nombreux intervenant issus de 38 universités du pays, a permis ainsi d’aborder les principaux axes favorisant l’émergence et le développement du tissu des PME afin qu’il joue pleinement le rôle de locomotive pour lequel il a été mis en place.

De prime abord, on a insisté sur l’importance d’accélérer la mise à niveau des PME en Algérie afin de les adapter aux exigences et mutations environnementales. Plus loin, le président du colloque, Dr Mohammed Maatalah, a mis en avant la nécessité de soutenir la dynamique de restructuration, de compétitivité, d’intégration et de croissance des industries et de l’emploi, à même de faciliter l’accès au marché international dans le contexte du processus de libéralisation et d’ouverture de l’économie nationale.

L’intervenant s’est ainsi focalisé sur les actions devant être entreprises pour l’amélioration des performances de l’entreprise et de sa compétitivité à l’effet de se battre efficacement dans son nouveau champ concurrentiel. Pour sa part, Dr Bouyakoub Leila a donné un état des lieux exhaustif des PME en Algérie avant de brosser un tableau peu reluisant sur les difficultés rencontrées par les chefs d’entreprises pendant la pandémie de la Covid-19.

Selon les statistiques livrées par la séminariste de l’université d’Oran 2, le nombre des PME est passé de 659309 en 2011 à 1286365 en 2021. Malheureusement, ces PME butent encore sur une myriade de problèmes constituant un frein à leur développement et à leur croissance qui reste limitée à son aspect quantitatif. D’où la nécessité de sortir  du cadre théorique et des recommandations feutrées pour booster le secteur des PME, en accélérant la modernisation des infrastructures servant d’appuis au secteur industriel, renforçant les bases de la formation professionnelle et dirigeant les financements vers les investissements productifs des entreprises, estiment les participants à cette première journée du colloque qui a été une occasion pour brandir l’échec des différents programmes de mise à niveau consacrés aux PME.

Dans son allocution, Dr Abdelbasset Azzaoui de l’université de Tamanrasset s’est s’appuyé sur les analyses scientifiques évoquant les systèmes productifs basés sur l’innovation et la compétitivité avant de passer aux répercussions du système économique national sur la promotion et le développement des Startups.

Evoquant le volet financier, le Pr Mourad Hattab a, à son tour, passé en revue les différents mécanismes adoptés dans le Grand Sud, particulièrement dans la wilaya d’Illizi où l’on a remarqué l’émergence de petits entrepreneurs.

Le problème de la répartition inéquitable des PME à travers toutes les wilayas du pays a également été évoqué par les intervenants qui ont dressé le diagnostique d’une industrie malade, voir comateuse, eu égard aux défaillances notées dans ce secteur d’activité. D’après Dr Sayfeddine Telli cet état de fait est dû, entre autres causes, à l’insuffisance dans les compétences des consultants et des centres techniques mis à la disposition des PME, mais aussi aux lenteurs enregistrées dans la modernisation de l’environnement administratif.

La faible densité du tissu entrepreneur a été aussi soulignée par l’orateur qui a mis l’accent sur l’impérative implication de l’université dans la mise en place d’un nouveau plan de modernisation du secteur de la PME en Algérie. Plus explicite, Dr Telli a invité l’assistance à prendre part à l’atelier de formation organisé en marge du séminaire en faveur des porteurs de projets et des étudiants de fin de cycles désirant créer leurs propres entreprises.

L’atelier porte sur le volet procédural et les étapes opérationnelles et conformes à la concrétisation des projets prometteurs dans le cadre des nouvelles recommandations gouvernementales ayant trait à la promotion de l’investissement et au développement des créneaux hors hydrocarbure.

Dr Noureddine Souilhi, vice-doyen chargé de la post graduation et des relations extérieures à la faculté des sciences économiques, de gestion et des sciences commerciales a mis en exergue l’importance de cette manifestation qui a réuni spécialistes et experts autour d’une thématique d’actualité. Il a ainsi invité les participants à cibler les recommandations en fonction des résultats et des interventions débattues lors des audiences scientifiques.

A noter que les travaux du séminaire se poursuivent jusqu’à dimanche 27 novembre.

 

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