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Commémoration du 5 octobre 88: appel au «respect des libertés» et à «la libération des détenus d’opinion»

Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme, des syndicats et des collectifs militants, ont appelé, mardi, le pouvoir en place à «libérer les détenus d’opinion et politique» et «au respect des libertés», à l’occasion du 34e anniversaire des événements d’Octobre 88.

Le 05 octobre 1988 fut «un tournant historique», estiment les signataires d’une déclaration rendue publique, à la veille de cette célébration. Cette date «a inscrit l’Algérie dans la pluralité politique, médiatique et syndicale, a amorcé une ouverture démocratique et a permis au peuple Algérien pour la première fois d’accéder à ses droits civils et politiques (mettant) fin à 30 ans de parti unique», écrivent la LADDH, le SNAPAP, CFDA et SOS Disparus, entre autres.

Les mêmes organisations signataires regrettent, cependant que cela ait finalement «de courte durée», puisque la parenthèse a «vite (été) refermée, dans le sang suite au terrorisme et la lutte anti terroriste qui a ensanglanté le pays durant la longue décennie 90, (faisant) 200 000 morts et des milliers de disparus».

En ce 2022, la commémoration des événements d’Octobre 88, se veut une autre étape pour faire le bilan des acquis et des avancées réalisées sur le plan des libertés. Pourtant, le constat est amer, à en croire le tableau que tracent les signataires de la déclaration.

«Cette année encore, nous célébrons cet événement dans un climat de répression et de restriction des droits fondamentaux des Algériennes et des Algériens, de menaces sur les acquis démocratiques de 1988», assènent-elles, évoquant un «bilan lourd».  Un bilan fait de «milliers de personnes interpellées et poursuivies en justice» et «de militants des droits de l’homme ou de responsables d’association et de partis politiques qui ont purgés de lourdes peines d’emprisonnement».

Ce n’est pas tout. «Plus de 300 activistes militants pacifiques dont des journalistes, des syndicalistes, des défenseurs des droits humains, des militants de partis politiques et des organisations de la société civile sont encore en détention arbitraire, interdits de quitter le territoire, sous contrôle judiciaire, condamnés à des peines de prison ou poursuivis pour de graves accusations dont le terrorisme», constatent les organisations.

Pire, le seul tort de tout ce beau monde «est d’avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux politiques, d’opinion, d’expression et de manifestation pacifique pourtant garantis par la Constitution et les conventions internationales de protection des droits de l’Homme ratifiées par l’Algérie», dénoncent-elles encore.

De l’interdiction d’activité aux partis, à l’emprisonnement de leurs dirigeant, jusqu’à la dissolution d’associations, passant par l’emprisonnement de journaliste et le verrouillage du champ médiatique, la situation n’est guère reluisante. Et il y a risque et péril sur la stabilité du pays, estiment les signataires.

Pour elles, «Même si le pouvoir semble profiter de la crise internationale, tous les subterfuges utilisés pour cacher la fragilité sur fond d’absence de souveraineté du peuple et dans des batailles claniques qui n’en finissent pas, exposent encore plus le pays aux risques d’instabilité car en l’absence d’une véritable légitimité intérieure, rien ne peut redonner une légitimité ou une quelconque valeur au régime actuel».

Tout en saluant «la résistance du peuple, l’abnégation et le courage des militantes et militantes qui continuent encore sur le terrain à braver l’arbitraire, le dictat et à faire face à la machine répressive du pouvoir», les organisations qui renouvellent leur engagement appellent le pouvoir au «respect des libertés fondamentales et des droits humains», «à la libération immédiate et inconditionnelle de l’ensemble des détenus d’opinion, des détenus politiques et des journalistes» et «à l’arrêt de la répression et du harcèlement des militants».

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