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Comment des délinquants ont tenté de transformer la manifestation pacifique en violence

Aujourd’hui, 8 Mars, Plusieurs millions d’algériens ont envahi les rues pour dire non au cinquième mandat de Abdelazi Bouteflika. À Alger, un groupe de « casseurs » a tout essayé pour transformer la manifestation pacifiques en heurts. Plusieurs blessés sont à déplorer.

 
« Donnez moi cinq fleurs » demande Mourad au fleuriste situé à la place Audin.Venu à la manifestation avec sa femme, ses deux enfants et une amie à la famille, Mourad, 40 ans, profite de cet instant pour offrir des fleurs à toute la famille, à l’occasion de la journée mondiale de la femme.
Le dispositif sécuritaire déployé est moins important que celui mis en place la semaine passée. Les manifestants respectent les consignes de sécurité des agents d’ordre. Vers 13 heures, une vague de manifestants venue par la grande poste veut rejoindre la présidence de la république, mais la police déployée au début du boulevard Mohamed 5, a demandé aux manifestants de rebrousser chemin. Ces derniers ont fait demi-tour.
Vers 14 heures, d’autres groupes de « manifestants » arrivent et se positionnent entre les CRS et les manifestants. Munis des sac-à-dos, et de bavettes trompées de vinaigres alors qu’il n’y a pas eu de gaz lacrymogène, il forcent le cordon de sécurité appuyé par engins collés l’un à l’autre pour bloquer le passage.
Parfois très vulgaires et agressifs, ils « ouvrent le chemin » vers le palais d’El Mouradia. Les manifestants qui sont à la place Audin suivent le mouvement.

« arrêtez de filmer »

Le deuxième dispositif posté à la fin du Boulevard 5 est aussi forcé. Les manifestants progressent et arrivent au rond point situé juste après l’institut des beaux arts. Même technique employée par les CRS. Des engins de police collés l’un derrière l’autres empêchent la progression des manifestants.
La majorité des manifestants chantent et brandissent leur pancartes devant les CRS avec lesquels, ils échangent dans le calme. Mais l’ambiance a rapidement changé. Organisés en petits groupes, ces « délinquants » comme les qualifie le direction générale de la sureté nationale (DGSN), s’adressent vulgairement aux manifestants et journalistes. « arrêtez de filmer » nous interpellent-ils.
« Hachicha » comme ces amis l’appellent, quadragénaire, supervise le moindre mouvement de ses « amis ». visage caché par un tissu blanc roulé autours du coup, il dirige son équipe, et soudain, il donne un ordre : « renversez le camion, allez-y » ordonna-t-il. Les jeunes qui sont avec lui tentent de renverser le camion des CRS. Le chauffeur qui est au volant du camion est obligé de sortir par  la porte passager.

Crédit photo : INTERLIGNES MEDIA | Incendie dans l’école du jardin de la liberté

Violence

Très menaçants, ils montent même sur les toits des camions et provoquent les CRS. Les agents de la police ont riposté avec des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ces derniers continuent à lancer des pierres. La situation est devenue ingérable, et les CRS se défendent par les balles en caoutchouc, jets de pierres et gaz lacrymogènes. « Les délinquants » ont pénétré dans l’école primaire du jardin de la liberté et ont incendié le rez-de-chaussée, avant qu’ils soient violemment interpellés par les agents de police en civil.
Tout le quartier est saccagé. Des dizaines de voitures cassées, les lampadaires et des troncs d’arbres par terre. La rue Krim Belkacem s’est transformé en terrain de guerre. À la rue Hocine Beladjel, qui relie la rue Krim Belkacem à celle de Didouche Mourad, 05 policiers « étaient gravement blessés ». Selon les témoignages des habitants du quartiers qui leurs ont sauvé la vie, « ils ont failli être tués » nous raconte Karim*, un jeune du quartier.

poignardé

« Alors qu’ils remontaient la rue (les policiers agressés), ils ont croisé un groupe de délinquants qui descend. Ces dernier, beaucoup plus nombreux, se sont violemment attaqué aux CRS. L’un d’eux (délinquant) a poignardé un agent de police avec un coteau » nous confie Karim. « Si ce n’était pas l’intervention des habitants du quartier, ils allaient être tués » regrette le témoin de la scène qui précise que « ce sont les habitants du quartier qui ont caché les CRS dans les appartements avant l’arrivée de l’ambulance qui les a évacué à l’hôpital » continu Karim.
Qui sont ces gens-là? Qui les a envoyé? Que veulent-il? L’objectif est claire : Ces délinquants veulent conduire ce mouvement pacifique vers la violence, à la demande de leurs maitres, mais, pour le moment, on ignore qui les envoie. La DGSN dans son communiqué d’aujourd’hui évoque des enquêtes approfondies avec les 195 délinquants arrêtés. Nous attendons la fin des interrogatoires pour essayer de comprendre qui veut discréditer ce mouvement pacifique.
Le bilan des blessés coté agents de polices, est selon la même source (DGSN) de 112 blessés. Coté « délinquants », nous avons constaté plusieurs dizaines de personnes évacués
 
*Karim : Le prénom du témoin est changé pour garder son anonymat.

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