Commerce : vers la généralisation du plafonnement des prix à d’autres produits 

Abdelmadjid Tebboune demande au gouvernement de « procéder à une révision radicale de la réglementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen, à travers l'élaboration d'une loi consacrant un système de plafonnement des prix lorsqu'il s'agit de prix déraisonnables des produits de saison ». 
© DR | Les prix des produits de saison vont être plafonnés lorsqu'ils connaissent des hausses "déraisonnables"

Le président de la République ne semble pas satisfait du travail accompli dans le secteur du commerce notamment pour ce qui est de la maîtrise des prix.

« Le Président a perçu un relâchement chez certains, soulignant la nécessité pour tous de se ressaisir et de déterminer les responsabilités, par fidélité aux missions assignées vis-à-vis du citoyen qui doit être la préoccupation majeure de chaque fonctionnaire public », a indiqué le communiqué de la Présidence de la République relatif à la réunion du Conseil des ministres qui s’est tenu dimanche 20 octobre 2024.

Ainsi, à la suite d’« un exposé commun des ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture sur la veille sur la pénurie », Abdelmadjid Tebboune « a enjoint au gouvernement de procéder à une révision radicale de la réglementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen, à travers l’élaboration d’une loi consacrant un système de plafonnement des prix, via des décrets, lorsqu’il s’agit de prix déraisonnables des produits de saison ».

Cela veut-il dire que le « plafonnement des prix » va concerner d’autres produits dans l’avenir ? Il semble que l’exécutif est prêt à opter pour cette solution dès qu’un produit, notamment les produits agricoles puisqu’il est question dans le communiqué des « produits de saison », ait atteint un « prix déraisonnable ».

Le café, les légumineuses, les viandes importées, l’huile et le sucre…

A titre d’exemple, actuellement il est question de la pomme de terre qui a atteint le prix de 120 dinars le kilogramme, ce qui a poussé les autorités, via la Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA), à procéder, depuis samedi 19 octobre 2024, au déstockage « d’importantes quantités de pomme de terre », en vue de « stabiliser le marché ».

Pour rappel, le dernier produit qui a vu son prix plafonné est le café. Le décret exécutif « fixant le prix plafond du café à la consommation et les marges bénéficiaires plafonds à l’importation ainsi qu’à la distribution, aux stades de gros et de détail » a été publié au journal officiel au mois d’août dernier. 

Au mois de mars, c’était les marges bénéficiaires concernant le conditionnement, la distribution et la commercialisation des légumes secs et du riz qui ont été fixées. Au mois d’avril, c’était autour des viandes importées.

Si avant l’année en cours les seuls produits dont les marges étaient fixées, et conséquemment les prix plafonnés, étaient l’huile de table et le sucre, leurs prix étant fixés depuis 2011, il semble que l’exécutif a choisi de recourir à ce procédé plus souvent.