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Commission d’historiens mixte algéro-française : une bibliothèque numérique « partagée » pour les archives 

La commission mixte franco-algérienne d'historiens, qui s’est réunie une nouvelle fois, en France, a recommandé d'activer le processus de mise en œuvre d'un portail numérique « Bibliothèque partagée » entre la Bibliothèque nationale de France et la Bibliothèque nationale d'Algérie. La partie algérienne de la Commission a proposé, par ailleurs, une liste de biens symboliques comme ceux ayant appartenu à l'Emir Abdelkader, à Ahmed Bey et à d'autres personnalités algériennes en vue de leur restitution.
© DR | Restitution des 24 crânes de résistants algériens en juillet 2020

La commission mixte franco-algérienne d’historiens, qui s’est réunie en session plénière le 25 janvier 2024 aux Archives nationales à Paris, et qui s’est rendue en douze lieux à Paris, en région parisienne et en province entre le 23 janvier et le 3 février 2024, a formulé, dans un document daté du 3 février 2024, des propositions communes adressées aux deux Présidents de la République.

La majorité des « préconisations » contenues dans cette lettre, signée par Mohamed Lahcen Zeghidi, côté algérien, et Benjamin Stora, côté français, et dont nous détenons une copie, ont été discutées lors de la précédente réunion qui s’est tenue au mois de novembre dernier à Constantine.

Des biens appartenant à l’Emir Abdelkader à restituer

Pour ce qui est des restitutions, la partie algérienne de la Commission a proposé « une liste ouverte de biens symboliques comme ceux ayant appartenu à l’Emir Abdelkader, à Ahmed Bey et à d’autres personnalités algériennes (à titre d’exemples : l’épée, le burnous, le Coran, la tente et les canons de l’émir, la tente d’Ahmed Bey, la clé et les étendards de Laghouat, les canons, etc.) en vue de leur restitution ».

Par ailleurs, la Commission propose que « l’exposition sur l’émir Abdelkader, réalisée au Mucem en 2022, soit également présentée dans un musée en Algérie ».

Dans le même sens, la Commission mixte a rappelé ce qui a été décidé à Constantine, à savoir : « la restitution de 5 mètres linéaires d’archives de l’Algérie à l’époque ottomane ainsi que la remise de 2 millions de documents numérisés des archives nationales d’outre-mer ».

Une bibliothèque « partagée » entre la France et l’Algérie

Sur un autre plan, la Commission mixte a recommandé d’« activer le processus de réalisation par la mise en œuvre d’un portail numérique (Bibliothèque partagée) entre la Bibliothèque nationale de France et la Bibliothèque nationale d’Algérie qui permettra de mettre en commun sur un site dédié les ouvrages, les périodiques, les ressources audiovisuelles, les archives et les manuscrits numérisés par la BnF ».

Une « bibliothèque partagée » qui « pourrait dans un premier temps être portée par la Bibliothèque diplomatique numérique (BDN) ».

« Elle permettrait également de lancer un programme pour reconstituer numériquement la correspondance et la bibliothèque de l’Emir Abdelkader, dont les textes et les ouvrages sont actuellement disséminés dans le monde entier, dans sa famille, chez des particuliers ou dans des institutions patrimoniales », a ajouté la même source.

A noter que les membres de la Commission se sont accordés sur un échange de doctorants et chercheurs qui travailleront sur des archives des deux parties. A cet effet, la Commission mixte « s’est accordée sur le fait que les 15 doctorants et chercheurs algériens en France et doctorants et chercheurs français en Algérie chargés de participer à l’inventaire et d’étudier les archives de la période coloniale dès la rentrée universitaire prochaine (2024-2025) devront s’attacher des objets d’étude exclusivement dédiés au XIXe siècle, avec toutes les facilités d’accès aux fonds d’archives ».

Identification des tombes des détenus algériens décédés en France

En dernier lieu, pour ce qui est des cimetières des détenus algériens du XIXe siècle en France, la Commission mixte « s’est entendue pour poursuivre l’identification et la recension des cimetières, des tombes et des noms des détenus algériens du XIXe siècle décédés et enterrés en France, et de valoriser ces lieux de mémoire par l’apposition de plaques commémoratives en une douzaine de lieux (Toulon, Pau, Amboise, Sainte-Marguerite, Sète, Agde, Porquerolles, Calvi, Corte, Ajaccio, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie) renvoyant à un site Internet sur lequel des précisions historiques seront données sur ces lieux de détention et les personnes qui y étaient  emprisonnées ».

De même, la Commission propose « la finalisation de l’opération de numérisation des registres de l’état-civil et des cimetières de la période coloniale conservés en Algérie ».

« La partie française de la Commission mixte demande à ce que les cimetières chrétiens et juifs en Algérie soient cartographiés et leurs registres numérisés », ajoute-t-on encore. En définitif, la commission propose de se réunir en Algérie dans deux mois.

Pour rappel, cette commission a été créée à l’occasion de la visite du Président français, en Algérie en août 2022. Elle a été mise en place pour « assurer une prise en charge intelligente et courageuse des problématiques liées à la mémoire dans l’objectif d’appréhender l’avenir commun avec sérénité́ et de répondre aux aspirations légitimes des jeunesses des deux pays », comme mentionné dans la « Déclaration d’Alger pour un Partenariat renouvelé́ entre la France et l’Algérie », signé par les deux Présidents, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.

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