Monsieur le ministre ;
Nous n’avons pas l’habitude de polémiquer avec des officiels. Nos valeurs et notre professionnalisme ne nous permettent pas de le faire. Mais cette fois-ci, nous sommes obligés de réagir. Nous avons décidé de le faire, non pas pour vous répondre, mais tout simplement pour rétablir les faits et donner des éclairages à nos lecteurs et à l’opinion publique.
Vous avez cité, aujourd’hui, notre jeune journal, bloqué depuis quelques jours, non pas pour expliquer les raisons de cette censure, mais pour nous attaquer gratuitement. En tant que premier responsable du secteur de la communication, et au moment où le discours officiel porte sur la lutte contre « la diffamation », « l’insulte » et « les fake-news », vous avez tenu des propos diffamatoires à l’égard de notre journal Interlignes Algérie.
C’est pourquoi nous avons décidé, en premier lieu, de vous rappeler que la crédibilité et l’audimat de notre média n’ont pas été achetés dans un marché.
Ils ont plutôt acquis grâce au sacrifice de toute une équipe de jeunes journalistes soucieux du respect de l’éthique et la déontologie régissant ce noble métier.
Nous sommes très déçus par vos déclarations. Vous « supposez » que INTERLIGNES est bloqué par son équipe pour bénéficier « d’une opération marketing » ! Nous vous rappelons monsieur le ministre que cela ne fait pas partie de nos valeurs. Si c’était le cas, l’accès à notre site ne serait pas possible avec l’application VPN. Donc, de ce fait, cet argument est évidement faux, et INTERLIGNES est bien censuré.
Nous vous rappelons aussi, dans ce sens, que ce n’est pas INTERLIGNES qui contrôle l’accès à Internet en Algérie. Malheureusement, au lieu d’expliquer les raisons ayant conduit les autorités à censurer des médias électroniques, dont notre journal, vous avez choisi de nous accuser « d’avoir nous-mêmes fermé notre site afin de nous faire de la publicité ».
Vous avez aussi, dans une volonté de noyer la problématique de la censure, préférez parler de la publicité de l’Agence Nationale d’Edition et de Publicité (ANEP) et de la distribution de cette manne aux médias. À ce sujet, permettez-nous de vous informer que nous n’attendons aucune aide de la part de l’ANEP.
A propos de « cette stratégie d’association qui avait pour seul but de faire profiter la marque « Interlignes » d’une grande « exposition médiatique dans les parutions de presse et sur les réseaux sociaux », nous vous rappelons que nous n’avons pas besoin de ça.
Car, deux ans seulement après notre création, notre audience dépasse largement celle de nombreux médias, plus anciens que nous et qui disposent de moyens colossaux. Et si les plus grands médias au monde ont repris notre communiqué, c’est parce qu’ils connaissent la qualité de notre travail journalistique qui fait honneur à la presse nationale en particulier et au pays en général.
Mais la censure des médias et l’emprisonnement des journalistes risquent de noircir encore davantage l’image de notre pays, déjà en bas de l’échelle en matière de la liberté de la presse.