Dans une scène d’une tension inouïe, Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont publiquement affrontés dans le Bureau ovale, vendredi 28 février 2025, le président américain exigeant de son invité, en haussant la voix, qu’il se montre « reconnaissant ».
Le pugilat a été lancé par le vice-président JD Vance, qui a reproché au président ukrainien, venu chercher le soutien de Washington après trois années de guerre contre la Russie, de « manquer de respect » aux Américains.
Puis Donald Trump a embrayé, pour reprocher à Volodymyr Zelensky de « s’être mis en très mauvaise posture » et lancer qu’il « n’avait pas les cartes en main ». Il l’a ensuite menacé : « Concluez un accord (avec la Russie) ou nous vous laissons tomber », en jugeant qu’il serait « très difficile » de négocier avec le dirigeant ukrainien.
Dans le Bureau ovale, le chef d’Etat ukrainien avait, avant que la rencontre ne tourne au pugilat, assuré que Donald Trump était « du côté » de l’Ukraine, et le républicain de 78 ans s’était félicité de conclure un accord « très équitable » sur l’accès aux ressources ukrainiennes.
Mais Volodymyr Zelensky a aussi affirmé qu’il ne fallait pas faire de compromis avec Vladimir Poutine, qu’il a qualifié de « tueur », alors que Donald Trump a noté qu’il avait eu « de nombreuses conversations » récemment avec le président russe, dont il s’est rapproché de manière spectaculaire après son retour au pouvoir le 20 janvier dernier.
Le président américain répète qu’il a confiance dans le président russe
L’Ukraine et l’Europe ont suivi avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlé le 12 février et qui ont lancé des négociations pour mettre fin à la guerre, avec l’objectif, pour l’impatient milliardaire républicain, d’aller vite.
Le président américain répète qu’il a confiance dans le président russe, malgré les avertissements répétés de Londres et Paris sur la fragilité de toute trêve qui ne serait pas accompagnée d’un solide dispositif de contrôle et de sécurité garanti par l’Amérique.
Jeudi, il s’est dit convaincu que Vladimir Poutine « tiendrait parole » en cas de cessez-le-feu.
Donald Trump refuse de considérer Moscou comme responsable de la guerre. Il a totalement fermé la porte à une potentielle adhésion à l’Otan, espérée par Volodymyr Zelensky, en l’invitant à « oublier » une telle perspective.
Avec AFP