Conseil de la nation: les sénateurs du FFS tirent sur le gouvernement

À l’opposé de l’écrasante majorité des interventions des parlementaires qui ont salué le contenu de la déclaration de politique générale du gouvernement, celles des sénateurs du Front des forces socialistes (FFS), constituent l’exception.
© DR | Mhenni Haddadou, sénateur FFS de Bejaia

Mhenni Haddadou, Abdennour Derguini ou encore Rabah Menaoum, ont tour à tour, tiré sur le projet présenté par Aïmene Benabderrahmane au Sénat.

«En lisant la déclaration de politique générale du gouvernement, nous découvrons un document médiocre que ses précédents, qui se présente sous forme d’annonces d’intentions dépourvu de macanismes et de moyens de sa concrétisation», a déclaré Mhenni Haddadou, sénateur de Bejaia.

Pour lui, ce texte n’est autre qu’un «travail théorique» et «ne peut en aucun cas constituer une feuille de route politique liée à la réalité algérienne».

Sur le volet de l’investissement, le sénateur est revenu sur l’adoption avec débat restreint de la loi sur l’investissement en juillet dernier, et l’absence total de l’élu local dans les textes d’applications publiés en septembre, malgré une multitude de propositions de parlementaires afin d’associer les élus locaux au sein des commissions spéciales.

Investissement, prérogatives du Parlement, Tamazight …

«Monsieur le Premier ministre, il est temps de mettre fin au contournement des prérogatives de l’institution législative, à travers les textes d’applications», a crié Haddadou, appelant à «mettre un terme à la méthode folklorique de présentation de lois importantes de souveraineté» ou «sinon attendre la clôture de la session parlementaire pour les faire passer avec ordonnance présidentielle», a-t-il ironisé.

Rabah Menaoum, sénateur FFS de Tizi-Ouzou, a dénoncé «une violation de la Constitution» du fait que la langue officielle tamazight «ne soit pas encore adoptée au sein du Parlement».

Pour sa part, Abdennour Derguini, sénateur du parti pour la wilaya de Bejaia, a axé son intervention sur le volet politique. « Ce que nous vivons aujourd’hui, démontre que l’Algérie est sur un chemin sans issue qui a pour titre le recul sur l’acquis du pluralisme », a-t-il regretté, évoquant l’existence d’une volonté délibérée «pour étouffer tout ce qui est politique, encadrement associatif ou voix libre».

La cause des détenus d’opinion évoquée au Sénat

Au moment où ce projet de politique générale est débattu, «plusieurs détenus d’opinion croupissent en prison à cause d’une parole, d’une position politique ou d’une publication sur le pouvoir», assène le sénateur, réitérant l’appel du FFS «à la libération» de ces détenus et «à l’arrêt des atteintes contre les libertés».

Pour rappel, les sénateurs de la majorité parlementaire constituée du FLN, RND et du Tiers présidentiel, ont salué «le bilan des réalisations» du gouvernement, appelant à la poursuite des efforts notamment sur le plan économique, rapporte l’APS.

La majorité salue les « réalisations »

Ainsi, le sénateur FLN,  Abdelkader Grinik, a relevé «la nécessité de lancer une réflexion pour faire face à la pénurie des produits de consommation», saluant au passage les décisions prises lors du dernier Conseil des ministres en faveur du secteur agricole.

Mohamed Reda Bessaha du Tiers présidentiel, tout en évoquant « la performance » de certaines entreprises publiques à réexaminer, a salué la décision portant autorisation d’importation des véhicules de moins de 3 ans, la qualifiant de « très importante » démarche.

Un sénateur du RND, est revenu de son côté, sur la numérisation de l’administration qui favorisera, selon lui, «l’accompagnement des projets tracés».

 

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