« Pour protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments hostiles à l’Etat (…), je déclare la loi martiale d’urgence », a déclaré le président en direct dans une allocution télévisée surprise.
« Sans se soucier des moyens de subsistance du peuple, le parti d’opposition a paralysé le gouvernement, à des fins de destitutions, d’enquêtes spéciales et pour protéger son leader de poursuites judiciaires », a–t-il poursuivi.
Toutes les activités politiques ont été interdites et les médias sont placés sous la surveillance du gouvernement, a déclaré le chef de l’armée Park An-su dans un communiqué. Des hélicoptères ont atterri sur le toit du parlement à Séoul, d’après des images en direct diffusées par les chaînes de télévision.
Le chef de l’opposition sud-coréenne, Lee Jae-myung a qualifié la loi martiale d’ »illégale » et a appelé la population à se rassembler devant le parlement en signe de protestation.
« L’imposition illégale de la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol est invalide », a déclaré M. Lee, qui a perdu de justesse face à Yoon lors des élections de 2022. « Venez à l’Assemblée nationale maintenant. Je m’y rends également », a-t-il ajouté, exhortant les citoyens à se joindre à lui pour s’opposer à la loi martiale.
Les Etats-Unis ont déclaré « suivre la situation de près » en Corée du Sud, tandis que la Chine a appelé ses concitoyens en Corée du Sud à la « prudence ».
« Refuge de criminels »
Le Parti du Pouvoir au Peuple de M. Yoon continue de batailler avec le principal parti d’opposition, le Parti Démocrate, sur le projet de budget de l’année prochaine.
Les députés de l’opposition ont approuvé la semaine dernière, à travers une commission, un programme budgétaire considérablement réduit.
« Notre Assemblée nationale est devenue un refuge de criminels, un repaire de dictature législative qui cherche à paralyser les systèmes administratif et judiciaire et à renverser notre ordre démocratique libéral », a encore déclaré M. Yoon.
Il a accusé les élus de l’opposition de couper « tous les budgets essentiels aux fonctions premières de la nation qui sont la lutte contre les crimes liés à la drogue et le maintien de la sécurité publique (…) transformant le pays en un paradis de la drogue et en un lieu de chaos pour la sécurité publique ».
M. Yoon a poursuivi en qualifiant l’opposition, qui détient une majorité au Parlement, de « forces hostiles à l’Etat ayant l’intention de renverser le régime ». Il a assuré que sa décision était « inévitable ».
« Je rétablirai la normalité dans le pays en me débarrassant de ces forces hostile à l’Etat dès que possible », a ajouté le président sud-coréen.