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Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo candidat à la présidentielle de 2025 malgré son inéligibilité 

Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien et opposant à l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a été désigné par son parti, PPA-CI (Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire), candidat à l’élection présidentielle de 2025. Gbagbo est, toutefois, frappé d’inéligibilité. 
© AP | Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien

Laurent Gbagbo « accepte d’être le candidat du PPA-CI (Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire) à l’élection présidentielle de 2025 », a annoncé, samedi 9 mars 2024 sa formation politique à l’issue d’une réunion de son comité central. L’ex-président de la Côte d’Ivoire (2000-2011) est pourtant inéligible.

Acquitté par la justice internationale de « crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011 », M. Gbagbo avait été condamné en 2018 dans son pays à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011. Il a été gracié en 2022 par l’actuel président Alassane Ouattara, mais pas amnistié.

Si la grâce permet au condamné de ne pas devoir purger sa peine, elle ne l’annule pas contrairement à l’amnistie. Et une personne condamnée ne peut pas se présenter à une élection.

Le PPA-CI dit prévoir un « congrès extraordinaire pour la désignation formelle » de M. Gbagbo comme candidat et annonce que la « priorité » du parti est « désormais accordée à l’élection présidentielle et aux autres échéances électorales de 2025 ». Il souhaite également obtenir « la réinscription du nom » de M. Gbagbo sur la liste électorale.

La condamnation prononcée en 2018 avait entraîné la déchéance des droits civiques et politiques de l’ex-président et donc sa radiation des listes électorales. Il n’avait pas pu voter aux dernières élections municipales et régionales en septembre, lors desquelles son parti n’avait pas réussi à s’imposer et dont il avait contesté les résultats.

De son côté, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), premier parti d’opposition, a élu en décembre un nouveau président, Tidjane Thiam. Ni lui, ni Alassane Ouattara ne se sont prononcés sur leur éventuelle candidature à la présidentielle.

Elu Président de la République en octobre 2000, Gbagbo avait repoussé l’élection qui devait avoir lieu en 2005 plusieurs fois. Finalement elle a eu lieu en 2010. La Commission électorale indépendante (CEI) déclare Alassane Ouattara vainqueur, mais le Conseil constitutionnel proclame Laurent Gbagbo. S’ensuit une grave crise.

Avec l’aide de l’armée française qui avait pris d’assaut le palais présidentiel, Alassane Ouattara fait arrêter le Président sortant. Il est incarcéré pendant huit mois en Côte d’Ivoire, avant d’être transféré à La Haye (Pays-Bas) pour être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crime contre l’humanité.

En janvier 2019, Laurent Gbagbo est finalement acquitté par la CPI après près de huit ans de détention préventive.

Avec AFP

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